Dépassements d’honoraires · Stop à la médecine spécialisée à deux vitesses !


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Dépassements d’honoraires · Stop à la médecine spécialisée à deux vitesses !
DarkoStojanovic/PIXABAY

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Dépassements d’honoraires · Stop à la médecine spécialisée à deux vitesses ! Ah les dépassements d’honoraires ! Nous y avons tous été confrontés un jour. Et sans excès aucun, on peut quand même dire qu’ils ont tendance à se généraliser depuis quelques années.  Une montée en puissance qui inquiète notamment en ce qui concerne huit spécialités libérales ! Ces dépassements « entraînent une inacceptable inégalité territoriale d’accès à la médecine, et même un intolérable renoncement aux soins pour de nombreux citoyen » déplore l’association de consommateurs UFC Que Choisir.

Dépassements d’honoraires · l’UFC-Que-Choisir pointe les inégalités !

En effet, et dans le cadre de ses analyses sur la fracture sanitaire, l’UFC-Que Choisir prend systématiquement en compte sa dimension financière, à savoir l’accessibilité à des médecins selon qu’ils pratiquent ou non des dépassements d’honoraires.

Aujourd’hui, l’association a décidé d’aller plus loin. Sur la base de la collecte et de l’analyse de données de la Sécurité sociale relatives aux pratiques tarifaires de huit professions libérales, elle a dressé un panorama précis de la proportion de médecins ne respectant pas le tarif de base et du niveau des dépassements d’honoraires pratiqués (1). Une enquête exclusive réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 personnes met en outre en évidence les conséquences concrètes du coût croissant des soins sur les usagers du système de santé.

Et il en ressort que les honoraires pratiqués pour une consultation sont jusqu’à 2,5 fois plus onéreux d’un département à l’autre.


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Parmi les exemples :

Ainsi, le tarif moyen d’une consultation chez le gynécologue s’élève à 50,6 €, et atteint même 80,5 € à Paris, contre un tarif opposable de 30 €. Pour les psychiatres, alors que le tarif servant de base de remboursement à la Sécurité sociale s’élève à 50,2 €, les patients s’acquittent de 13,7 € de dépassements en moyenne, et même 33,4 € dans le département où les tarifs sont les plus élevés (2). Pour les cardiologues, ce sont les Hauts-de-Seine qui décrochent la palme du tarif le plus élevé, à 77,8 € alors que le tarif de la Sécurité sociale s’élève à 51 €.

Parmi les spécialistes effectuant le plus de dépassements d’honoraires (plus fortes hausses), on retrouve :

Anesthésistes 46,0 % 58,8 % +12,8 points
Cardiologues 22,3 % 26,5 % +4,2 points
Dermatologues 43,5 % 47,6 % +4,1 points
Gynécologues 62,1 % 71,4 % +9,3 points
Gastro-entérologues 41,9 % 48,8 % +6,9 points

Et parce que ces hausses deviennent insupportables pour de nombreux Français, qui renoncent de plus en plus souvent aux soins, l’UFC Que Choisir réclame :

  • De conditionner d’éventuelles augmentations des tarifs de base de la sécurité sociale à une réduction effective des restes à charge pour les usagers ;
  • La fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) hors OPTAM pour les nouveaux arrivants ;
  • Le lancement d’un chantier visant à terme l’adhésion de tous les spécialistes installés en secteur 2 à l’OPTAM, qui ne peut plus rester optionnelle dans un contexte de grave crise d’accès aux soins.

L’UFC-Que Choisir rappelle par ailleurs qu’elle a récemment saisi le Conseil d’État pour faire constater et sanctionner l’inaction gouvernementale sur l’accès aux soins, et enjoindre l’exécutif à agir. Elle invite par ailleurs les consommateurs à soutenir sa démarche en signant la pétition « J’accuse l’État », et en consultant la carte interactive des déserts médicaux actualisée en novembre 2023.

Plus d’infos et enquête complète sur le site de l‘UFC Que Choisir

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À propos

(1) Pour recueillir et traiter les données de l’Assurance maladie, l’UFC-Que Choisir a fait appel l’expertise de Benjamin Montmartin, Professeur d’Économétrie et Sciences des données (Skema Business School).

(2) Il s’agit également de Paris, comme pour les anesthésistes, dermatologues, gastro-entérologues, ophtalmologues et pédiatres.

(3) Les cartes pour l’ensemble des spécialités étudiées sont présentées dans le document joint, ainsi que les données départementales.

(4) Il s’agit des Ardennes, de l’Aveyron, du Cantal, de la Creuse, du Finistère, de la Haute-Corse, du Gard, du Gers, de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, du Lot-et-Garonne, de la Manche, de l’Orne, du Puy-de-Dôme, du Tarn, de la Vienne et de l’Yonne.

(5) Praticiens effectuant des dépassements : Secteur 1 avec droit à dépassement + Secteur 2 (honoraires libres) + Secteur 3 (non conventionnés). Les médecins conventionnés secteur 2 représentent toutefois entre 97,5 % et 99,8 % des médecins effectuant des dépassements pour les spécialités étudiées.

(6) Sondage réalisé en novembre 2023 par l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir. Les résultats complets de ce sondage sont à retrouver dans le numéro de Que Choisir Pratique de mars 2024. Par ailleurs, le magazine Que Choisir de mars 2024 expose plus en détail les difficultés de patients confrontés à des dépassements.