Maladie d’Alzheimer : boire trop de café augmenterait les risques


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CC0 Public Domain/Pixabay

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Maladie d’Alzheimer : info, recherches. Si vous êtes accro au café, attention ! Selon une très sérieuse étude – elle a été menée conjointement par des chercheurs de l’université autonome de Barcelone (Espagne) et de l’Institut Karolinska de Solna (Suède) –  boire 3 tasses de café par jour aggraverait les symptômes neuropsychiatriques chez les personnes souffrant d’un début de maladie d’Alzheimer.

Avant d’en arriver à cette conclusion, ils ont étudié les effets de la caféine sur des souris séparées en deux groupes. Dans le premier groupe des rongeurs âgés sains; dans l’autre des souris présentant une mutation génétique les exposant davantage aux risques cognitifs et aux symptômes neuropsychiatriques liés à la démence.

Tout au long de l’étude – elle a duré près de 7 mois –  les chercheurs leur ont administré soit de l’eau soit de l’eau additionnée d’une faible dose de caféine correspondant à la dose de caféine absorbée par un humain lorsqu’il boit trois tasses de cafés par jour.

Verdict : les souris des deux groupes n’ont pas réagi de la même manière.  Si la caféine a modifié le comportement des souris saines,  les chercheurs ont aussi et surtout observé « une augmentation de la néophobie – la peur de la nouveauté – et des autres comportements liés à l’anxiété » dans le deuxième groupe. Principale conséquence une exacerbation de leurs symptômes neuropsychiatriques.


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« Nos observations suggèrent qu’une exacerbation des signes semblables à ceux des symptômes psychologiques et comportementaux des démences (SPCD) puisse en partie interférer avec les effets bénéfiques de la caféine sur le cerveau » a déclaré le Docteur Lydia Giménez-Llort, psychiatre à l’Université autonome de Barcelone et principale auteure de cette étude.

La Maladie d’Alzheimer fait peur

L’occasion de revenir sur un sondage Ipsos pour le quotidien La Croix et la Fondation Alzheimer publié à l’automne dernier. Selon ses résultats cette maladie arrive en seconde position des maladies qui font le plus peur aux Français juste après le cancer. Elle est citée par 20% des personnes interrogées à égalité avec l’AVC (accident vasculaire cérébral, ndrl).

« Les Français ont bien compris qu’avec le vieillissement de la population, cette maladie va prendre une place croissante dans les années à venir. Or, il existe un décalage énorme entre la peur que suscite cette maladie et le niveau d’engagement public et privé pour la recherche. Aujourd’hui, nous avons huit fois moins de fonds alloués sur Alzheimer que sur le cancer » a déploré Olivier de Ladoucette, psychiatre, gériatre, et président de la Fondation Alzheimer.

De ce sondage on retiendra également que 66% des sondés ont peur d’être un jour touchés eux-mêmes par cette maladie neurodégénérative et 55% estiment d’entre-eux estiment être mal informés

Sondage Ipsos réalisé du 23 au 25 juin auprès de 1.058 personnes pour La Croix, Notre Temps et la Fondation pour la recherche sur Alzheimer

Alzheimer : 32% des Français ne savent pas qu’il existe des moyens de prévention

Quelques mois plus tôt était publié un autre sondage portant sur la connaissance par les français des moyens de prévenir à la maladie.

L’Observatoire B2V des Mémoires avait ainsi réalisé, en partenariat avec l’IFOP, une étude portant sur « Les Français et la prévention de la maladie d’Alzheimer » [*] pour connaître l’état des connaissances du grand public sur le sujet

32% DES FRANÇAIS NE SAVENT PAS QU’IL EXISTE DES MOYENS DE PRÉVENTION CONTRE LA MALADIE D’ALZHEIMER QUI CONCERNE 850 000 PERSONNES EN FRANCE.
PARMI LES FRANÇAIS INFORMÉS DE L’EXISTENCE DE FACTEURS PROTECTEURS, PLUS DE 50% NE LES CONNAISSENT PAS PRÉCISEMENT.

Et le constat avait été sans appel : l’existence d’une large méconnaissance des Français sur les possibilités de prévention de la maladie d’Alzheimer ! En revoici une brève présentation.

Pour 32% des Français, la maladie d’Alzheimer est une fatalité et pour ceux qui pensent qu’il existe des moyens de prévention, 58% ne savent pas exactement lesquels. Seuls 10% affirment connaître des moyens de prévention.

Concernant les moyens préventifs de la maladie d’Alzheimer, 78% des Français placent en premier lieu la pratique d’une activité physique. À juste titre puisque des essais cliniques ont démontré que la pratique régulière d’une activité physique améliore la cognition chez les personnes âgées.

58% des Français pensent qu’une vie sociale riche prévient la maladie d’Alzheimer. En effet, plusieurs facteurs psychosociaux peuvent être protecteurs de la maladie, comme une activité professionnelle complexe, un haut niveau d’éducation, une activité intellectuelle stimulante et un engagement social. De nombreuses études ont par ailleurs démontré que la qualité des relations sociales, plus que la quantité, est associée à la diminution du risque.

Enfin, seuls 20 % des Français citent une alimentation saine comme facteur préventif, c’est trop peu.Cette méconnaissance est encore plus significative chez les jeunes pour qui l’alimentation n’apparaît pas comme un facteur protecteur pour plus de 90% des sondés.

« Pourtant, plusieurs études ont bien montré que les personnes qui ont un régime alimentaire de type méditerranéen, c’est à dire un régime alimentaire riche en fruits et légumes, en poissons et pauvre en viandes, ont tendance à développer moins la maladie d’Alzheimer. Notons que les jeunes en particulier, en grande très majorité, négligent les effets positifs d’une alimentation équilibrée sur le bon fonctionnement de notre cerveau, un constat qui fait écho à certains comportements alimentaires chez les jeunes qui sont loin d’être satisfaisants » avait souligné à l’époque le Professeur Hélène Amieva, Membre du Conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires.

Une enquête dont l’objectif était d’inciter les autorités à poursuivre les efforts de sensibilisation du grand public.

« Il est important de souligner que prévenir la maladie d’Alzheimer, ce n’est pas seulement agir sur des facteurs protecteurs, c’est aussi « contrôler » certains facteurs de risque qui pourraient être évités (hypertension, hypercholestérolémie, diabète, obésité, maladies cardiovasculaires, tabac, alcool, troubles du sommeil…) » avait expliqué le Docteur Panchal, directrice scientifique de l’association LECMA-Vaincre Alzheimer.

L’enquête avait été menée, du 29 août au 1er septembre 2016, auprès d’un échantillon de 1007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.