Femmes enceintes : surexposition au mercure ?


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Est-ce que les femmes enceintes sont exposées aux métaux ? Quelles sont les principales sources d’exposition ? Santé publique France publie les tomes 2 et 3 du volet périnatal du programme national de biosurveillance sur l’imprégnation aux métaux et les recommandations. Ces données inédites analysent pour la première fois au niveau national l’exposition aux métaux et métalloïdes de plus de 4 000 femmes enceintes. Ces résultats complètent ceux du tome 1 concernant les polluants organiques. L’ensemble de ces résultats permettent d’obtenir pour la première fois des indicateurs nationaux fiables et pertinents de l’exposition aux substances chimiques sur une population particulièrement vulnérable aux effets potentiels des polluants.

La première étude nationale de biosurveillance chez les femmes enceintes

La biosurveillance est indispensable aujourd’hui en santé environnement. Elle permet de mesurer les expositions avant que se produisent les effets sanitaires, d’aider à mesurer l’efficacité des politiques publiques et surveiller les évolutions des expositions aux substances qui nous entourent. La connaissance des niveaux d’exposition des femmes enceintes et les modes d’imprégnation sont des enjeux majeurs de santé publique, c’est pourquoi le Ministère en charge de la Santé et le Ministère en charge de l’Environnement ont confié à Santé publique France la mise en oeuvre du volet périnatal du programme national de biosurveillance. Ce volet s’appuie sur un sous-échantillon représentatif de 4 145 femmes enceintes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) et incluses dans la cohorte Elfe, pilotée par l’Ined et l’Inserm.

Les résultats du volet périnatal du programme national de biosurveillance sont publiés en trois tomes.

Des métaux présents dans l’environnement retrouvés chez toutes les femmes enceintes

13 métaux et métalloïdes ont été dosés : l’aluminium, l’antimoine, l’arsenic total, le cadmium, le césium, le chrome, le cobalt, l’étain, le mercure, le nickel, le plomb, l’uranium et le vanadium.


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A l’exception de l’uranium, l’ensemble des polluants mesuré était présent dans l’organisme des femmes enceintes étudiées :

  • Le plomb et le mercure sont mesurés à des niveaux moindres que ceux mesurés dans le passé en France
  • Comparé aux autres pays, les femmes enceintes en France sont plus imprégnées au mercure et à l’arsenic. Cela pourrait en partie s’expliquer par des différences de comportements (consommation de produits de la mer)
  • Les niveaux d’imprégnation observés par les autres métaux sont du même ordre de grandeur que ceux observés dans des études antérieures.
  • Les sources d’imprégnation les plus courantes sont : le tabac et l’alimentation

Des indicateurs indispensables en santé environnement

L’exposition pendant la grossesse à ces polluants pourrait avoir des répercussions sur la santé de l’enfant et de la mère. C’est pourquoi, ces données sont importantes afin d’apporter des indicateurs aidant les pouvoirs publics à limiter l’exposition des femmes à ces substances, à mesurer dans le temps l’efficacité des mesures mises en place et à bien comprendre les modes d’imprégnation. Ces données permettent d’établir des valeurs de référence utiles pour caractériser les expositions en cas de pollution locale ou d’événement de surexposition. L’ensemble des résultats du volet périnatal de biosurveillance montrent qu’il est possible d’agir et que l’action est d’autant plus efficace que des seuils sanitaires existent.

Trop de poisson durant la grossesse ? Risque d’obésité chez bébé

CC0 Public Domain /Pixabay
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L’occasion de revenir sur une étude publiée l’an dernier et selon laquelle une surconsommation de poisson durant la grossesse peut multiplier les risques d’obésité chez l’enfant à naître. Elle a porté sur 26.184 femmes enceintes et leurs enfants suivis jusqu’à l’âge de 6 ans. Pour les scientifiques il s’agissait d’étudier les liens existants entre une consommation maternelle de poisson et la croissance de l’enfant ainsi que l’incidence éventuelle sur son poids au cours des premières années de sa vie.

Et… ? Les futures mamans qui mangent du poisson 3 fois par semaine (ou plus) ont un risque plus important – comparativement à celles en mangeant une fois par semaine (ou moins) – de donner naissance à un enfant pouvant souffrir de surpoids et/ou d’obésité à 4 et 6 ans. L’IMC de ces enfants était ainsi plus élevé à deux, quatre et six ans.

Cette étude a également permis de révéler que la croissance de ces enfants était plus élevé que la moyenne à l’ âge de 2 ans.

Dans le détail 31 % de ces enfants ont connu un rythme de croissance plus rapide de leur naissance à leur deuxième anniversaire; 19,4 % étaient en surpoids ou obèses à l’âge de 4 ans; 15,2 % à l’âge de 6 ans.

A noter que les résultats complets et détaillés de cette étude ont été publiés dans la revue spécialisée Journal of the American Medical Association Pediatrics.

Poisson durant la grossesse : recommandations

Au regard des bénéfices nutritionnels liés à la consommation de poissons (acides gras essentiels, protéines, vitamines, minéraux et oligoéléments), l’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande :

– de consommer du poisson deux fois par semaine dont les poissons gras (saumon, maquereau, sardine, anchois, truite fumée, hareng…) ;
– de diversifier les espèces de poissons consommées.

Pour les femmes enceintes et allaitantes et les enfants en bas âge (moins de 30 mois), l’Agence recommande de prendre des précautions particulières :

-éviter à titre de précaution de consommer les poissons les plus contaminés : requins, lamproies, espadons, marlins (proche de l’espadon) et sikis (variété de requin)
– limiter la consommation de poissons susceptibles d’être fortement contaminés à 150 g par semaine pour les femmes enceintes et allaitantes et à 60 g par semaine pour les enfants de moins de 30 mois.