Un remboursement des lunettes à 100%, oui mais…


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C’est une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron : le remboursement  des lunettes, audioprothèses et prothèses dentaires à 100%. Oui mais attention toutes ne devraient pas être concernées ! Et c’est Agnès Buzyn, l’actuelle ministre de la santé, qui l’a expliqué dans une interview accordée au site du magazine mutualiste VIVA.

Si la ministre a confirmé qu’elle allait tout mettre en oeuvre pour que cette promesse de campagne soit tenue, elle a aussi précisé que l’objectif premier était d’arriver à «  la création d’un panier de soins standard pour lequel le patient n’aura aucun reste à charge »

remboursement des lunettes
Pixabay

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Et de préciser aussitôt qu’il n’était pas question de supprimer ce reste à charge pour toutes les lunettes, audioprothèses et prothèses dentaires.

Un moyen de limiter probablement d’éventuels abus.


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Remboursement des lunettes à 100% : oui mais

Une offre sans reste à charge pour ces produits de santé essentiels du quotidien sera donc bien proposée comme s’y était engagé Emmanuel Macron. Et alors que le candidat à la Présidence de la République l’espérait avant la fin de son quinquennat, Agnès Buzyn espère de son côté y arriver d’ici un an !

Interrogée par le Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro la ministre a d’ailleurs déclaré à ce sujet « Je souhaite y arriver bien avant la fin du quinquennat. Mon but est d’aboutir d’ici à un an (…) les négociations avec les mutuelles ont d’ailleurs commencé ».

Reste à savoir si cette offre sans reste à charge sera ou pas sans conséquence sur les tarifs des mutuelles et autre complémentaires santé qui n’ont cessé d’augmenter leurs tarifs et cotisations au cours des ces dernières années.

Plus que jamais donc, il est urgent de comparer les tarifs et les services proposés par les différentes mutuelles. Faites plus que jamais marcher la concurrence car les disparités sont assez hallucinantes d’une compagnie à l’autre..

Optique, dentaire, audition : le reste à charge très différent selon les départements

En attendant que cette mesure ne devienne réalité, revenons sur l’observatoire lancé il y a quelques mois par la Mutualité Française. Au mois de septembre dernier, la 1ère édition de cet observatoire était justement consacré à cette question du reste à charge. Et il nous avait révélé de très grandes disparités entre les territoires.

L’occasion d’apprendre que les Français n’ont pas les mêmes coûts de santé en fonction du département où ils habitent. Ces différences sont constatées que ce soit pour l’achat de lunettes, de prothèses dentaires ou auditives. Et les écarts peuvent être très importants, allant du simple au double pour l’achat d’une paire de lunettes de même correction !

De ce fait, le reste à charge des Français est très différent d’un département à l’autre. Pour l’achat d’un équipement moyen, un assuré doté de la garantie de complémentaire santé la plus fréquente, en optique ou dentaire, aurait un reste à charge nul dans certains départements (comme les Ardennes ou l’Ariège), alors que dans d’autres (en région parisienne notamment), son reste à charge resterait élevé. Le recours à une prothèse auditive laisse toujours un reste à charge, quel que soit le département de l’assuré.

Ces disparités se retrouvent également dans l’accès aux professionnels concernés sur les territoires, leur nombre étant très variable d’un département à l’autre. Il y a ainsi 6 fois plus d’audioprothésistes par habitant dans la Drôme qu’en Seine-Saint-Denis !

Par ailleurs, en fonction de l’endroit où ils habitent, les Français ne sont pas exposés de la même façon aux dépassements d’honoraires des médecins spécialistes, une autre composante du reste à charge. Dans la quasi-totalité des départements, au moins un spécialiste sur deux pratique des tarifs dits « maîtrisés » – à l’exception de la région parisienne et de l’Auvergne/Rhône-Alpes où ils sont moins nombreux.

Autre enseignement du baromètre : les Français ont le reste à charge le plus bas des pays de l’Union européenne à 15, grâce à l’intervention conjointe de l’assurance maladie et des mutuelles. Leur reste à charge s’élève ainsi à 247 euros en moyenne en 2015.

« Des perceptions »

D’après l’étude d’opinion menée par Harris Interactive pour la Mutualité Française, le sentiment des Français sur l’évolution de leur reste à charge est sans appel. Les deux tiers d’entre eux considèrent que leur reste à charge a augmenté au cours des 5 dernières années, et ce, avant tout concernant les lunettes (69 %) et les soins dentaires (68 %), mais aussi les consultations chez un médecin spécialiste (60 %). En ligne avec la réalité constatée, aux yeux de la plupart des Français, les tarifs des soins ne sont pas équivalents dans toutes les régions (près des 2/3 le pensent concernant les soins dentaires et optiques).

Autre enseignement : près des trois quarts des Français (74%) se montrent pessimistes en ce qui concerne l’évolution de leur reste à charge à l’avenir, contre seulement 8% qui pensent qu’il tendra à diminuer. Et parmi les projets du gouvernement, la réduction du reste à charge et la question des tarifs des soins et des dispositifs médicaux sont les sujets jugés les plus importants par les Français, juste après la lutte contre les déserts médicaux.

Etude menée par Harris Interactive pour la Mutualité Française. L’enquête a été réalisée en ligne du 31 août au 7 septembre 2017 auprès d’un échantillon de 2 000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. La méthodes des quotas et redressement a été appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie sociprofessionnelle et région de l’interviewé(e)