Stérilet Mirena : voici les premières conclusions de l’enquête de l’ANSM

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Le stérilet Mirena placé sous surveillance. Comme vous vous en souvenez peut-être l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a indiqué au printemps dernier avoir constaté « une augmentation des déclarations d’effets indésirables susceptibles d’être liés au médicament Mirena (dispositif intra-utérin au lévonorgestrel) ».

Et si l’agence avait précisé que les effets indésirables déclarés faisaient, pour la plupart d’entre-eux, déjà l’objet d’une information dans la notice destinée aux patientes, elle disait rester attentive à cette augmentation des déclarations et à l’apparition de nouveaux signaux. Et d’annoncer qu’une enquête de pharmacovigilance était en cours.

Mirena est un dispositif intra-utérin (DIU) commercialisé depuis près de vingt ans. Il est indiqué pour éviter une grossesse (contraception) ou pour traiter des règles trop abondantes (ménorragies fonctionnelles). Il est inséré dans la cavité utérine où il agit en libérant un progestatif (le lévonorgestrel) pendant une durée de 5 ans. Un examen de contrôle doit être réalisé 4 à 6 semaines après la pose du DIU, puis tous les ans.

Stérilet Mirena : les premières conclusions de l’enquête de l’ANSM

Et ses conclusions sont tombés cette semaine. Précisant que 2 700 déclarations avaient été enregistrées entre le 15 mai et le 4 août 2017, dont 870 faisant mention de symptômes d’anxiété, l’enquête a permis de révéler que la plupart des déclarations reçues après le 15 mai 2017 fait état d’effets indésirables déjà connus et précisés dans la notice d’information destinée aux femmes, comme par exemple les céphalées, la dépression, la perte de cheveux, l’acné, les douleurs abdominales, la diminution de la libido, les bouffées de chaleur et la prise de poids.

L’enquête de pharmacovigilance a permis également d’identifier des effets qui devront être mentionnés dans la notice destinée aux patientes (asthénie, séborrhée). Elle a également mis en évidence d’autres signaux nécessitant des investigations complémentaires (via la poursuite de l’enquête de pharmacovigilance) comme l’arthralgie (douleur au niveau des articulations), l’érythème noueux (inflammation du tissu graisseux sous-cutané), le psoriasis et l’hypertension intracrânienne (HTIC). Pour l’HTIC, une évaluation sera menée ultérieurement au niveau européen.

Dans tous les cas l’agence recommande toujours un strict respect des recommandations d’utilisation de ce médicament. Les femmes peuvent accéder à ces informations en consultant la notice disponible dans la boîte du médicament ou la base de données publique du médicament

Stérilet : il permettrait de réduire d’un tiers le risque de cancer du col de l’utérus

Même si le stérilet Mirena est placé sous surveillance, le stérilet reste un excellent moyen de contraception. Vous êtes d’ailleurs de plus en plus nombreuses à le choisir. Et si par le passé certaines études ont montré que celles qui le choisissaient avaient moins de risque que les autres de tomber enceinte, de nouveaux travaux mettent en avances les bénéfices supposés du stérilet en prévention du cancer de l’utérus.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue spécialisée Obstetrics and Gynecology. Et ils révèlent en effet que le stérilet aurait la faculté de réduire d’un tiers le risque de cancer du col de l’utérus.

infections sexuellement transmissibles
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Avant d’en arriver à cette surprenante conclusion, notez que les scientifiques ont analysé et compilé les résultats de plusieurs études déjà parues sur le sujet et concernant plus de 12.500 femmes.

Et à leur grand étonnement , ils ont constaté que les femmes ayant choisi ce mode de contraception avait une tiers de risques en moins de développer un cancer du col de l’utérus par rapport à celles utilisant la pilule ou une autre moyen de contraception. Ont été bien sûr pris en compte l’âge, le nombre de partenaires, la fréquence des rapports…

« Nous avons été vraiment surpris par l’ampleur de la réduction du risque (…) La possibilité qu’une femme puisse minimiser le risque de cancer de l’utérus en choisissant ce mode de contraception pourrait potentiellement avoir un très grand impact sur la fréquence de ce cancer » a déclaré Victoria Cortessis, professeure à l’université de Californie du Sud et co-auteure de cette étude.

Reste que les scientifiques ne sont pas parvenus à expliquer pourquoi ce dispositif intra-utérin réduisait autant le risque de tumeur.

Cancer du col de l’utérus : à propos

Le cancer du col de l’utérus est dû à une infection persistante causée par un ou plusieurs papillomavirus humains (HPV) oncogènes. Chaque année en France, il touche près de 3000 femmes et est responsable de 1 100 décès. Malgré l’efficacité d’une vaccination qui protège contre 70 % des HPV responsables de ce cancer (source Institut National du Cancer).

Grâce au dépistage il est possible de détecter des lésions précancéreuses et cancéreuses du col et de pouvoir ainsi mieux soigner, voire prévenir l’apparition de ce cancer. Le dépistage par frottis est un moyen efficace de lutter contre le cancer du col de l’utérus. Dans la plupart des cas il repose sur l’initiative du gynécologue, du médecin traitant ou de la sage-femme. Malgré tout, la couverture vaccinale est faible et en baisse constante depuis 2010.