Trois malades du cancer sur quatre fait du sport


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CC0 Public Domain/Pixabay
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Le message n’a rien de nouveau : un peu d’activité physique n’a jamais fait de mal à personne. Le sport, et chacun vous le dira, c’est bon pour la santé. Et qu’on soit malade ou pas, ne doit rien changer. En cette fin de semaine on  apprend d’ailleurs qu’une majorité des malades atteints par un cancer – 3 patients sur 4 – pratiquent régulièrement une activité physique et/ou sportive.

Rien d’extraordinaire pour autant plusieurs études ont déjà montré que  faire du sport quand on est touché par un cancer, en particulier en étant encadré par des éducateurs formés aux spécificités de cette maladie (asthénie, neuropathie , douleurs , etc. ), a de multiples bénéfices, tant physiques que psychologiques : amélioration de la qualité de vie, baisse du risque de dépression, diminution de la fatigue, réduction du risque de rechute, amélioration de la survie… Un constat qui a d’ailleurs conduit la Haute Autorité de Santé (HAS), en 2011, à reconnaître l’activité physique comme une thérapeutique non médicamenteuse.

Pour autant, nombreux sont les patients atteints d’un cancer à ne pas pratiquer d’activité physique.  La CAMI Sport  &  Cancer a voulu connaître les conditions d’accès à l’activité physique et sportive  en  cancérologie ainsi que les principaux freins à  sa  pratique. Avec  le  soutien  d’ Amgen,  entreprise  du  médicament fortement impliquée dans le développement  des  soins  de  support en cancérologie, l’association a donc mené  une  enquête,  baptisée PODIUM (Première enquête nationale sur les recommandations et les  déterminants psychosociologiques et physiques de la pratique de l’activité  physique en  oncologie et en hématologie), auprès de 1544  patients et de 894 professionnels  de santé.

Sport et cancer, deux termes encore difficilement conciliables pour les patients fatigués par leur maladie et ses traitements

Les résultats montrent que si 3 patients sur 4 pratiquent une activité physique malgré leur cancer, 13 % ont arrêté à cause de leur maladie. En cause : la fatigue (51 %), le manque de courage(41 %), les douleurs (33 %) mais aussi les idées reçues sur l’importance du repos en cas de fatigue.


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La chimiothérapie apparaît comme le traitement le plus fréquemment associé à la sédentarité, probablement en raison de ses effets secondaires, mal supportés par les malades. Mais le principal frein à la pratique sportive en cancérologie est la méconnaissance des programmes d’activité physique spécifiques, pourtant spécialement conçus pour les personnes atteintes d’un cancer. En effet, à peine 55 % des patients connaissent leur existence, et seulement entre un tiers et a moitié des professionnels de santé ! D’ailleurs, la pratique d’une activité physique malgré un cancer résulte, dans l’immense majorité des cas (79%), d’une démarche personnelle ; à peine plus de la moitié des patients ont été conseillés par un médecin hospitalier, qu’ils jugent pourtant comme la personne la plus légitime pour le faire. Notons qu’à l’inverse, 17 % des personnes interrogées ont démarré une activité physique suite au diagnostic de leur cancer, convaincues des bienfaits de la pratique sportive en cancérologie.

Le Médiété ® , une méthode unique pour retrouver le plaisir de l’effort physique

Dès 2000, Jean-Marc Descotes, co-fondateur de la CAMI, et la danseuse Marie- Laure Héris, ont imaginé une approche pédagogique du corps répondant aux besoins et aux spécificités des patients atteints de cancer : le Médiété ® . Son but : permettre à chacun – patients en traitement ou en rémission, jeunes ou vieux, sportifs ou sédentaires… – de se réapproprier son corps.

Les cours de Médiété ® sont dispensés en ville ou à l’hôpital, par des éducateurs médico – sportifs formés à cette méthode ainsi qu’aux aspects médicaux, physiques et psychologiques du cancer et aux effets des traitements via un diplôme universitaire « Sport et Cancer ». Il existe aujourd ‘hui environ 60 centres répartis dans une vingtaine de départements où l’on dispense le Médiété ®

Pour une vraie reconnaissance de l’activité physique et sportive en cancérologie !

Forte du succès rencontré par le Médiété ®, la Fédération Nationale CAMI Spo rt & Cancer veut aller plus loin. Elle plaide désormais pour la prise en charge de l’activité physique et sportive en cancérologie ( APSC). Car les bénéfices médicaux se traduisent indiscutablement par des bénéfices économiques pour la collectivité. Patients et soignants sont d’ailleurs très largement favorables à une prise en charge de l’activité physique comme thérapie non médicamenteuse de leur cancer, en complément de leur traitement conventionnel (respectivement >90 % et 75 %).

Sur le même sujet : Une activité physique pour réduire le risque de 13 cancers

Pixabay
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L’occasion de revenir sur une étude publiée avant l’été et menée par des scientifiques de l’Institut national américain du cancer (NCI). Selon ses résultats, 150 minutes de sport et/ou d’activité physique chaque semaine permettrait de réduire sensiblement le risque de développer 13 cancers sur les 26 qui ont été étudiés.

Avant d’en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les cas de 1,44 million de personnes vivant aux Etats-Unis comme en Europe et âgées de 19 à 98 ans.

Verdict : les personnes ayant une activité physique régulière d’au moins de 150 minutes chaque semaine auraient bien moins de risque que les autres de développer certains cancers : 150 minutes par semaine.

Dans le détail ce risque serait diminué de 42% en ce qui concerne le cancer de l’œsophage; de 27% pour le cancer du foie; de 26% pour le cancer du poumon; de 23% pour le cancer du rein; de 22% pour le cancer de l’estomac…

Dans une moindre mesure des baisses ont également été observées en ce qui concerne les myélomes, le cancer colorectal, le cancer de la vessie, du sein… Elles varient de 10% 20%.

Dans tous les cas, les chercheurs ont constaté que cette activité physique avait des effets bénéfiques  y compris chez des personnes considérées à risque (fumeurs, personnes obèses). « Nos résultats montrent que le lien entre exercice et réduction du risque de cancer peut être généralisé à différents groupes de population y compris parmi les personnes en surpoids et obèses et celles qui ont fumé » a ainsi déclaré l’un des auteurs de cette étude.

Pour autant tout n’est pas aussi rose puisque les scientifiques ont aussi constaté une augmentation de 5 % du risque de cancer de la prostate et de 27 % du mélanome chez certaines personnes vivant dans des régions particulièrement ensoleillées des Etats-Unis d’Amérique.

83% des français réclament une activité physique au travail

Et puisqu’on évoque le sport et l’activité physique, revenons sur une étude publiée à l’automne dernier et selon laquelle les français sont très largement favorables à la pratique d’une activité physique sur leur lieu de travail.

ActivUP, premier distributeur de « bureaux de marche » en France, a voulu connaitre le sentiment des Français sur les relations et implications entre sport et travail. Un sondage réalisé en septembre 2015 auprès de 857 personnes représentatives de la population française et réparties sur l’ensemble du territoire. Il en ressort principalement que 82% des Français pensent pouvoir travailler tout en ayant une activité sportive; 83% réclament que leur entreprise propose des espaces d’activité physique; 76% pensent que l’exercice physique a un impact positif sur la qualité du travail.

« Assis dans les transports en commun ou leur voiture, assis au bureau, puis à table et devant la télé avant de se coucher… les Français n’ont que peu de temps pour avoir une vraie activité physique. Or, il est maintenant communément admis que ce manque d’exercice est néfaste pour la santé. Aussi, nous avons voulu connaitre ce qu’en pensaient les premiers intéressés et si, au delà de la forme physique, les bénéfices existaient aussi pour l’entreprise. » Marc Thouvenin, fondateur d’ActivUP

Une activité physique, oui… Mais un sport intensif, non !

Les Français ont bien compris que pratiquer un sport de façon trop intensive pouvait être néfaste à leur santé. Ainsi, 85% des personnes interrogées pensent qu’il faut bouger et rester actif sans se fatiguer pour être en forme. Seulement 15% considèrent encore qu’une activité intense est bénéfique

Oui à 82% pour travailler tout en bougeant

Si l’on savait déjà que siffler en travaillant était possible, faire du sport aussi ! 82% des Français pensent qu’il est tout à fait facile d’avoir une activité physique modérée en effectuant certaines tâches pendant leur travail quotidien contre 18% qui considèrent ce rapport incompatible.

Une Activité physique = un meilleur travail

Si l’activité physique est bénéfique pour le corps et la santé, elle l’est également pour la qualité du travail. En tout cas, c’est ce que déclarent 76% des Français contre 3% qui pensent l’inverse. 21% des personnes interrogées avouent ne pas savoir si l’impact d’exercices corporels sur le travail est positif ou négatif.

Une productivité qui augmente de 6 à 9%

Un collaborateur sédentaire qui commence à pratiquer régulièrement une activité physique peut voir sa productivité au travail augmenter de 6% à 9%. C’est ce que révèle une étude réalisée en septembre 2015 par le CNOSF, le MEDEF et AG2R La Mondiale. 19% des Français en sont convaincus alors que 35% pensent que les bénéfices sont encore plus importants et peuvent dépasser les 12% de productivité.

Un atout pour la sécurité sociale

En plus de ses bienfaits sur l’organisme et la productivité au travail, une activité physique régulière permettrait également pour 89% des personnes interrogées de réduire les dépenses de santé et donc de profiter à la sécurité sociale. Les Français considèrent également à 66% que l’employé verrait ses frais médicaux diminuer ainsi que l’entreprise pour 55%.

Aux entreprises de « bouger » !

Lorsque l’on pose la question « Aimeriez-vous que votre entreprise propose des espaces de travail permettant une activité physique ? », les personnes interrogées répondent majoritairement « Oui » à 83%. L’activité physique au boulot est donc une volonté marquée de la part des Français. Ces aménagements représenteraient un véritable atout pour les sociétés afin d’améliorer la vie sur le lieu de travail tout en apportant des bénéfices concrets sur la productivité.