« L’Univers de Constance Prévost » d’Amélie Vallée chez « Les Éditeurs réunis » (chronique)


ANNONCES

« L’Univers de Constance Prévost » d’Amélie Vallée chez « Les Éditeurs réunis ». Chronique par LecturesB.

« L’Univers de Constance Prévost » d’Amélie Vallée chez « Les Éditeurs réunis »
Une de couverture ©Les Éditeurs réunis

ANNONCES

« L’Univers de Constance Prévost » d’Amélie Vallée (chronique)

La romance et le feel good ont la côte dans les librairies, même à l’échelle internationale. En effet, la recette est simple, mais diablement efficace. La plupart des adeptes de ce genre d’écrit sont des femmes qui souhaitent s’évader, grâce à une lecture qui leur permet de se reconnaître sous les traits d’une héroïne qui leur ressemblent un peu. Le premier roman d’Amélie Vallée brosse le portrait d’une passionnée de l’évènementiel, sociable, mais peu chanceuse en amour. Ses précédentes relations sont des échecs cuisants. À chaque fois, le même scénario se répète… Constance Prévost devient envahissante et prend en charge ces hommes qui n’ont pas coupé le cordon. Puisqu’ils ne parviennent pas à s’assumer, elle agit comme une mère de substitution. Mais il suffit !

Après tout ce temps, l’héroïne blasée subit les railleries de ses meilleurs amis, Étienne et Tess. Ils travaillent ensemble, même après douze ans d’amitié. L’ouvrage débute sur une soirée d’étudiants fortement alcoolisée. Ce sont là les origines de ce trio, où chacun est très proche de l’autre, sans une once d’ambiguïté. Aujourd’hui devenue femme, Constance s’entend bien avec tous ses collègues. Cette année, l’occasion du cocktail-bénéfice de Charles Pominville pourrait être son prochain défi. Ce n’est pas n’importe qui : un homme riche, très influent… Organiser une soirée pour un éminent personnage de la sorte, c’est s’assurer un succès professionnel et financier ! Ce premier objectif s’accompagne d’un second et pas des moindres : connaître le grand amour.

Pour cela, Étienne et Tess poussent Constance à publier une annonce sur un site de rencontre, comme il en existe des tonnes aujourd’hui. De nombreux prétendants se manifestent, mais Constance est exigeante. De plus, l’ombre d’un ancien flirt semble toujours la hanter… Serait-ce là la raison de son célibat ? Dans sa quête de la passion durable, Constance et ses amis traversent des épisodes particulièrement savoureux. Les dialogues et répliques sont hilarants, le ton général du roman est donc placé sous le signe de la légèreté. Entre Tess, qui cherche l’amour auprès des individus exclusivement d’origine étrangère et l’attitude de Don Juan d’Étienne, l’héroïne n’est pas la seule à faire face à des problèmes sentimentaux ! Au cours de ses rencontres, elle croise le chemin d’hommes très différents, mais qui raviveront en elle le désir d’aimer et d’être aimée en retour… Dans cet élan parfois naïf, Constance semble déterminée à trouver des excuses au comportement désastreux de ses conquêtes. Pourtant, son entourage est très direct : elle peut toujours compter sur Étienne et Tess, qui n’hésitent pas à exprimer clairement leur avis, même si celle-ci pourrait s’en courroucer. Après tout, l’amitié ne se construit-elle pas sur la franchise ? Toutes les vérités ne sont pas bonnes à voir ou à dire !


ANNONCES

Dans ce climat propice aux relations amoureuses et aux rendez-vous galants, Constance parvient à se dédier à son travail. Cela ne l’empêche pas de savoir s’amuser et profite des bonnes choses de la vie, telles qu’une bouteille de vin rouge ! Toujours partante pour un restaurant, le lecteur devient comme un quatrième membre de la bande. Dans cette lecture complice, il s’attache à tous les personnages, qui ont leurs qualités et leurs défauts.

En réalité, certains incarnent précisément des « clichés » de profils jugés typiquement masculins, dénoncés par les femmes hétérosexuelles. Tout d’abord, le mensonge quant aux rapports avec la gent féminine, mais aussi la dissimulation d’informations sur la vie privée… La lâcheté qui s’exprime, lorsque le « mâle alpha » refuse de défendre sa compagne quand elle est humiliée. Il est question d’aborder différemment la recherche de la romance et son importance. Constance est-elle vraiment prête à s’engager dans une relation ?

Le roman « L’univers de Constance » repose sur une intrigue simple. Ses amis la poussent à poster une annonce, tout en pointant du doigt ses défauts, lorsqu’elle se met en couple avec un homme. Mais ce décor planté sert aussi à exposer la toxicité de la quête de virilité, l’obsession du regard des autres et l’impatience masculine. En réalité, le personnage de Constance incarne une figure humble, mais assurée, qui correspond bien à l’image d’une femme libérée. À la manière d’un papillon, Constance connaît l’éphémère. Ambitieuse, ses pieds sont solidement ancrés sur Terre. Une histoire qui invite au lâcher-prise, qui pousse à reconsidérer simplement comment sont les choses. Le lecteur ou la lectrice admettra que, dans un monde à ce point connecté, il est difficile de retrouver un soupçon d’authenticité. Sans autre vocation que de divertir, « l’Univers de Constance » est aussi une manière de conseiller à son prochain de prendre du recul et à souffler, quand tout s’emballe et semble aller trop vite. Il est temps de prendre soin de soi : un message simple, mais définitivement d’actualité, et qui parlera à toutes les générations. Attention cependant, à ne pas confier ce livre à des profils trop jeunes, car les scènes explicites (même si elles sont rares) ne conviennent certainement pas aux personnes mineures.

Autre chronique du même auteur

>>> Loin du coeur, un recueil qui lutte contre les violences faites aux femmes