Sommeil : ceux qui se couchent tard ont un risque de mortalité plus élevé

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Le sommeil c’est important pour la santé, chacun le sait. Et même si vous dormez suffisamment, sachez ceux qui ont pour habitude de se coucher tard ont un risque de mortalité plus élevé. Forcément ça fait réfléchir !

Telles sont les conclusions d’une très sérieuse étude menée en Grande-Bretagne. Elle a été réalisée à partir d’une base de données publique par des chercheurs de l’Université de Surrey. Ils se sont basés sur les habitudes de sommeil de 500 000 britanniques âgés de 38 à 73 ans suivis pendant 6 ans et demi.

Et qu’ont-ils constaté ? Que les couche-tard avaient un risque de décès 10% plus élevé que les couche-tôt car bien plus exposés à des maladies cardiovasculaires et des pathologies métaboliques comme le diabète.

Et comme si cela ne suffisait pas, ils ont aussi précisé que les couche-tard étaient plus exposés à des troubles psychologiques, neurologiques, gastro-intestinaux et respiratoires. Ils auraient aussi beaucoup plus tendance que les autres à fumer, à boire, à prendre de la drogue et à abuser de caféine.

«C’est un problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré» a déclaré Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l’Université de Surrey et principal auteur de l’étude.

Quelle solution ? Et bien pour lui la solution est simple : les couche-tard devraient pouvoir bénéficier d’une plus grande flexibilité et pouvoir ainsi commencer leur journée de travail plus tard que les autres. Facile à dire…

En résumé, et sans entrer dans plus de détails, il estime que le couche-tard ne sont pas faits pour vivre dans un monde du matin et qu’il faut donc le prendre en compte.

«Les noctambules qui tentent de vivre dans un monde du matin peuvent en subir les conséquences sur leur santé (…) Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe» a expliqué Kristen Knutson qui a présenté les résultats de cette étude dans la revue spécialisée Chronobiology International.

Mais est-ce le monde du travail qui doit s’adapter aux couche-tard ou le contraire ?

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Quand le manque de sommeil nous tue !

Notre corps a besoin de sommeil et ne pas lui en accorder assez c’est autant de risques pour la santé. Si le message n’est pas très nouveau, il a été récemment conforté par Matthew Walker, neuroscientifique et auteur d’un livre intitulé « Why we sleep ».

Interrogé par « The Guardian » , il nous met carrément en garde contre la perte régulière de sommeil dont nous sommes tous victimes, enfants compris. Une situation qu’il n’hésite pas à qualifier d’épidémie catastrophique dont nous pourrions tous avoir à payer les conséquences.

Selon lui si nous ne dormons pas au moins 7 heures par nuit, cela peut à terme provoquer des maladies graves.

Et de citer en exemple : cancers, diabète, maladies cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, maladie d’Alzheimer, obésité, problèmes de santé mentale.

Et pour Matthew Walker, moins on dort, moins on a d’énergie. Et dit manque d’énergie dit aussi plus de maladies. «Sans sommeil, peu d’énergie (…) avec sommeil, vitalité et santé. Plus votre temps de sommeil est court, plus courte sera votre vie.» écrit-il notamment dans son livre.

En cause notre manière de vivre tout simplement. Il met notamment en cause l’éclairage artificiel, les écrans en toute genre – plusieurs fois pointés du doigt pas d’autres études – les longs trajets que nous effectuons au quotidien mais aussi une frontière de plus en plus floue entre le temps de travail et le temps de repos. Un temps durant lequel nous ne sommes pas censés travailler. Ceux qui bossent une fois rentrés à la maison savent de quoi on parle…

Matthew Walker déplore aussi que le sommeil soit un peu trop assimilé à de la paresse alors que notre corps en a vraiment besoin.

Ce qu’il préconise : qu’on évite les nuits blanches, qu’on considère le sommeil au même titre que le sport, qu’on se rappelle que «minuit» signifie «au milieu de la nuit», qu’on mette des «réveils» qui indiquent l’heure de se coucher; qu’on incite les médecins à moins prescrire des somnifères… etc

Son objectif : que le sommeil soit à terme considéré comme de la médecine préventive. Et si la solution passait par les entreprises et les écoles ? Pour lui l’idéal serait qu’on retarde l’heure de début des cours à l’école et que les entreprises encouragent leurs salariés à dormir suffisamment.

Sommeil : plus d’un Français sur deux considère qu’il ne dort pas assez

Les Français manquent de sommeil, ils s’en plaignent et les risques pour leur santé sont avérés. Aujourd’hui 1 personne sur 3 déclare souffrir d’au moins un trouble du sommeil, les insomnies sont le principal motif de ces troubles. 73% des français confient se réveiller la nuit et 54% jugent leur qualité ou leur durée de sommeil insuffisante.

Insomnies, difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, cauchemars, sommeil non réparateur, stress… il n’existe pas un trouble, mais souvent plusieurs troubles du sommeil. Plus récemment les écrans, tablettes, ordinateurs, téléphones portables qui envahissent les foyers au quotidien sont devenus de véritables facteurs de risque. Or, un sommeil malmené peut avoir de nombreuses conséquences sur la santé : risques liés à la somnolence (voiture, travail), impacts sur la vigilance et à plus long terme, prise de poids, diabète, augmentation de la douleur, dépression, aggravation des troubles respiratoires et cardiovasculaires, baisses de performance, difficultés relationnelles…

Manque de sommeil : les enfants aussi !

Nos enfants sont fatigués et ça c’est pas vraiment nouveau. Et si on a beaucoup accusé – peut-être un peu trop facilement d’ailleurs – les rythmes scolaires, une étude nous apprend qu’un autre élément n’a pas été suffisamment pris en compte.

Et oui car si nos chères têtes blondes sont beaucoup plus fatiguées aujourd’hui c’est parce que les enfants ont perdu près de 20 minutes de sommeil par nuit au cours de ces 15 dernières années. Et ce n’est quand même pas rien.

Telles sont les conclusions d’une étude menée pour le compte de l’éducation nationale et dont les résultats ont été dévoilés à la rentrée dernière dans les colonnes du journal « Le Parisien/Aujourd’hui en France« .

Moins d’heures de sommeil, des heures de coucher plus tardives, des horloges internes un peu bousculées à la moindre occasion sont autant de raisons qui peuvent expliquer pourquoi nos enfants sont si fatigués de nos jours.

Vous noterez au passage que cette étude dédouane les rythmes scolaires de toute responsabilité dans la fatigue de nos enfants.

Nos enfants manquent de sommeil : l’étude

En quoi a consisté l’étude ? En une analyse précise des rythmes de 778 enfants issus d’un échantillon représentatif d’écoles et âgés de 5 à 10 ans.

Et les résultats sont sans appel : en quinze ans, les élèves de grande section de maternelle et de CP, âgés de 5 et 6 ans, ont perdu en moyenne « 15 à 20 minutes de sommeil par nuit ».

Et ce grignotage des heures de sommeil n’est pas sans conséquence : difficulté de concentration et parfois d’apprentissage, troubles du comportement (hyperactivité, anxiété), somnolence…

Pour les auteurs de l’étude plusieurs raisons peuvent expliquer cette perte de sommeil : des enfants qui sont ballottés entre le rythme de la semaine et celui du week-end, les grasses matinées étant faussement réparatrices, mais aussi des heures de coucher souvent trop tardives

« Le temps qu’on manque le soir n’est pas récupéré en dormant plus longtemps le matin » a martelé Nadine Le Floch, coauteur de cette étude.

« Il y a des parents qui ne font pas attention au rythme de leurs enfants » a de son côté déploré Christine Langeois, médecin à la Protection maternelle et infantile (PMI) dans les colonnes du célèbre quotidien. Et de rappeler que les enfants avaient besoin d’au moins 10 heures de sommeil par nuit.

Egalement dans le viseur les écrans de plus en plus présents dans notre quotidien y compris dans les chambres (télé, tablettes, pc).

Par le passé plusieurs études ont déjà montré que l’utilisation d’écrans pouvait interférer négativement dans le développement des enfants et avoir de fâcheuses conséquences sur la qualité de leur sommeil.

>>> Pour un meilleur sommeil, il faut éviter les compléments alimentaires à base de mélatonine

Et puisqu’on évoque le sommeil, notez que l’agence nationale de sécurité sanitaire déconseille à « certaines populations » les compléments alimentaires à base de mélatonine. Plus d’infos ICI

Pascal:
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