Une double greffe des mains à Lyon


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CC0 Public Domain/Pixabay

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Une double greffe de mains a été réalisée en novembre 2016 aux Hospices Civils de Lyon (HCL) par les équipes de chirurgie de l’hôpital Edouard Herriot et de la clinique du Parc de Lyon. Une chirurgie qui intervention 19 ans après la première greffe mondiale de mains réalisée au sein du CHU de Lyon par le Pr Jean- Michel Dubernard. Cette greffe est la septième d’une série réalisée dans le cadre d’un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC).

Et comme vous vous en doutez elle a changé la vie de celui qui a bénéficié de cette double greffe, à savoir Jean-Michel Schryve, 51 ans et père de trois enfants. En fin de semaine il est revenu avec émotion sur cette intervention.

Pour info M. Schryve a été amputé des quatre membres en 2010 en raison d’une nécrose secondaire à un purpura fulminans (forme grave d’infection du sang) lié à un pneumocoque. Il a également eu une nécrose partielle de la face ayant nécessité plusieurs interventions chirurgicales de reconstruction. Après un séjour long dans le centre de rééducation de Berck où il a appris à marcher avec des prothèses et à utiliser des prothèses pour les membres supérieurs. Supportant mal les prothèses de membres supérieurs qu’il n’utilisait pas, et gêné par l’absence de sensibilité,  il a contacté en 2012 l’équipe Lyonnaise qui réalise des greffes d’avant-bras pour obtenir les informations sur cette option thérapeutique.

Après trois ans d’attente et grâce à la générosité d’un donneur, M. Schryve a été opéré en novembre 2016. Il débute désormais un long processus de rééducation. Seront ainsi nécessaires 3 ans de rééducation et un suivi à vie.


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Cette rééducation sera assurée par une équipe de kinésithérapeutes et ergothérapeutes de l’hôpital Edouard Herriot qui travaillent tous les jours les tissus du patient, avec sa collaboration entière et motivée, pour les faire fonctionner au mieux et au plus vite. Dès qu’il sera cicatrisé, le patient poursuivra sa rééducation au centre Romans Ferrari puis à celui de Berck, plus proche de son domicile, pour obtenir le résultat fonctionnel le meilleur possible.

Il prendra également tous les jours ses traitements immunosuppresseurs et sera suivi à intervalle régulier toute sa vie par l’équipe multidisciplinaire lyonnaise. Seront évalués la fonction des membres greffés, leur motricité, leur capacité fonctionnelle, leur sensibilité, leur adaptation à la vie quotidienne, la tolérance au traitement immunosuppresseur, l’existence de signe de rejet aigu ou chronique, et l’état psychologique du patient. Enfin, un contact est pris avec une équipe de transplantation près du domicile du patient pour pouvoir avoir un suivi de proximité nécessaire chez tout patient immunodéprimé.  Un suivi psychologique fera également partie intégrante de la prise en charge.

Dans son communiqué les hospices Civils de Lyon précisent que, s’il n’est plus question aujourd’hui de parler d’exploit ou de prouesse médicale, cette intervention reste tout de même une intervention impressionnante réunissant des moyens colossaux

A retenir : Les greffes de mains, comme toutes les transplantations d’organe, doivent leur succès à la combinaison d’un acte chirurgical particulièrement complexe dans le cas des doubles greffes d’avant-bras, et d’une thérapie immunosuppressive qui doit être prise toute sa vie par le patient et qui l’expose à des complications médicales liées à la diminution des défenses immunitaires et à la toxicité des médicaments utilisés. C’est ce qui fait de la transplantation de tissus composites (greffes incluant la peau, les tissus vasculaires et les nerfs) une thérapie médico-chirurgicale, où la collaboration entre tous les acteurs est une des clefs de la réussite.

Cette prise en charge multidisciplinaire publique-privée associe des chirurgiens orthopédiques, des chirurgiens vasculaires, des chirurgiens de transplantation, des anesthésistes, des immunologistes, des dermatologistes, des anatomopathologistes, des néphrologues spécialisés dans la transplantation rénale, des infectiologues, des médecins vasculaires, des radiologues, des rééducateurs, les équipes de kinésithérapie et d’ergothérapie, le psychiatre ou psychologue, tout le personnel paramédical etles intervenants qui rendent également possible la greffe (les secrétaires, l’agence de biomédecine, la coordination hospitalière des greffes et les médecins réanimateurs. L’objectif est la réussite de la chirurgie, le bien-être du patient et ce toujours dans le respect du donneur et de sa famille