Les mueslis non bio seraient bourrés de pesticides…


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livegreen/Public Domain/Pixabay
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Vous êtes accros aux mueslis ? Ces mélanges de céréales et de fruits secs vous accompagnent désormais quotidiennement lors de votre petit-déjeuner ? Alors voilà une enquête qui pourrait vous faire déchanter. Selon l’association Générations Futures les mueslis non bio seraient bourrés de pesticides.

Avant d’en arriver à ce constat, Générations Futures a fait fait analyser 20 paquets de muesli aux fruits (ou assimilés) dont 5 bio. Et le verdict est malheureusement sans appel : 100 % des échantillons non bio analysés contenaient des résidus de pesticides. A contrario aucun des échantillons bio analysés n’en contenait.

– Dans les 15 échantillons non bio testés, 141 résidus ont été retrouvés au total dont 70 ont pu être quantifiés. Parmi ces 141 résidus, 81 sont des PE suspectés soit 57.44% du total.
– 9,4 résidus en moyenne ont été trouvés dans les échantillons non bios (l’échantillon ayant le plus de résidus en contenaient 14 – ceux en ayant le moins en avaient 6). On trouve en moyenne 4,6 pesticides suspectés PE dans les échantillons non bio analysés.
– 0,177 mg/kg : c’est la concentration moyenne de résidus quantifiés par échantillon non bio analysé soit 354 fois la Concentration maximale admissible (CMA) tolérée dans l’eau de boisson pour l’ensemble des pesticides !

Faut-il s’en inquiéter pour autant et avoir peur pour sa santé ?  Interrogé par le Parisien, François Veillerette (porte-parole de Générations Futures, ndrl) a tenu à nuancer les conclusions de cette enquête tout en appelant les céréaliers à modifier leur façon de travailler.


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«Nous ne disons pas que les gens vont être malades en consommant du muesli, mais qu’il est anormal de commencer sa journée par un cocktail de perturbateurs endocriniens qui peuvent notamment avoir des effets sur le fœtus pour les femmes enceintes » a t-il notamment déclaré avant de lancer un appel très clair aux céréaliers. « Souvent, pour protéger les graines entreposées dans les silos ou les conteneurs, les céréales sont saupoudrées d’insecticides. »

Sur son site internet « Générations Futures » rappelle que les perturbateurs endocriniens peut « interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire de nombreux effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants »

A noter que Générations Futures a pris l’initiative d’écrire à toutes les entreprises qui commercialisent du muesli en espérant réussir à les convaincre de revoir certaines de leurs pratiques.

L’intégralité du rapport d’enquête est à consulter ICI (document format PDF)

Sur le même sujet : Perturbateurs endocriniens : la société doit  protéger  les femmes enceintes et leurs bébés

©Association AMLP
©Association AMLP

L’occasion de revenir sur le cri d’alarme lancé juste avant l’été par l’Association « Alerte des médecins sur les pesticides » (AMLP). Regroupant 1 600 praticiens en France, elle est partie en guerre en mai dernier contre les perturbateurs endocriniens. Par sa démarche elle entend sensibiliser les futures mères aux dangers des perturbateurs endocriniens qui, comme vous le savez désormais tous, sont présents partout ou presque et mettent notre santé en danger et plus particulièrement celle des femmes enceintes et de leurs bébés.

Face à ce constat alarmant l’Association Alerte des médecins sur les pesticides (AMLP) a décidé de lancer une campagne d’information et de sensibilisation. Elle a reçu le soutien des Endocrinologues (CHU de Limoges et ADEL), des Gynécologues- Obstétriciens (CHU de Limoges et ALGO), de l’association de formation médicale continue MG Form Limousin ainsi que du RES (Réseau Environnement Santé), de la Mutualité Française Limousine, d’Harmonie Mutuelle et de la Ville de Limoges.

Pourquoi les perturbateurs endocriniens ?

Parce que des effets sur la faune ont été largement documentés, et que la liste des effets chez l’homme ne cesse de s’allonger. Certains ont malheureusement déjà été constatés lors d’études épidémiologiques (post-accident comme après Seveso, ou comme conséquences d’une contamination environnementale : PELAGIE, Chlordécone), d’autres sont suspectés à partir du résultat des études toxicologiques

Pourquoi les femmes enceintes ?

Parce que des impacts sur la grossesse ont déjà été démontrés . La cohorte PELAGIE(pour Perturbateurs endocriniens : étude longitudinale sur les anomalies de la grossesse, l’infertilité et l’enfance) a déjà montré plusieurs corrélations, comme l’exposition à certains polluants organiques (DDT, PCB) sur le délai de conception d’un enfant, ou l’exposition à un herbicide du maïs (l’Atrazine) et le retard de croissance intra-utérin. Et les données scientifiques sont unanimes pour considérer qu’il s’agit d’une période de vulnérabilité maximale.

Et comme si cela ne suffisait pas sachez qu’il existe des arguments forts en faveur d’un lien avec les troubles de la reproduction masculine.
Aujourd’hui les médecins veulent sensibiliser les parents et/ou futurs parents et leur délivrent ainsi de précieux conseils réunis sur une page téléchargeable gratuitement – format PDF – en cliquant ICI.

Conseils des médecins

Sur les produits de toilette et cosmétiques

La femme enceinte ou qui allaite devrait être économe en cosmétiques (parfum, fond de teint, rouge à lèvres, teinture pour cheveux…) car la plupart contiennent de nombreux additifs pouvant être des PE.

Pour le jeune enfant, dont la peau est très perméable, il faut utiliser le moins possible de produits d’hygiène, au niveau du siège en particulier. Les lingettes sont à proscrire.

Utiliser un savon sans parfum (en pain ou en gel), une crème émolliente naturelle (col cream, cérat) si la peau est trop sèche, un produit à base de liniment oléocalcaire pour le siège des bébés portant des couches.

Sur les aliments et leurs contenants

Il faut éviter le contact des aliments avec toute s les sortes de plastique (boîtes, sachets, films alimentaires) , particulièrement en cas de chauffage (micro-ondes), et ne pas employer d’ustensiles recouverts de Téflon ® .

Les boîtes de conserves et les canettes de boissons ont un revêtement intérieur plastifié (bisphénol). Il est donc préférable de consommer des aliments frais ou surgelés, cuisinés maison (dans des contenants en verre, inox, grès, céramique, terre cuite, fonte émaillée) plutôt que des plats tout prêts. Cependant les petits pots pour bébés peuvent être consommés en toute sécurité, ils sont très surveillés et fiables.

Les pesticides polluent encore trop l’alimentation traditionnelle, et il est plus sûr de se nourrir avec des légumes et des fruits « bio », au mieux des produits locaux issus de l’agriculture biologique achetés sur un marché ou directement chez un producteur. Légumes et fruits doivent toujours être soigneusement lavés et épluchés. Le soja est à éviter (il contient des phyto-œstrogènes).

Pour le poisson, il est conseillé de choisir ceux qui sont de petite taille et végétariens (bar d’élevage, limande, maquereau, rouget, sardine, saumon sauvage… plutôt qu’espadon, grenadier, thon rouge…) , et de ne pas en consommer plus de deux fois par semaine.

L’eau minérale est préférable à l’eau du robinet, du fait du caractère incertain des polluants qu’elle peut contenir. Stocker les bouteilles dans un endroit frais, sans jamais les laisser au soleil, car la chaleur dégrade le plastique.

Sur les produits d’entretien et phytosanitaires

Tous les produits de nettoyage utilisés s’accumulent dans la maison et sont à l’origine de la pollution de l’air intérieur. Limiter le plus possible l’utilisation de produits ménagers, de sprays et de parfums d’ambiance. Mieux vaut ouvrir les fenêtres et aérer régulièrement que parfumer. Utiliser l’aspirateur, épousseter au chiffon humide et avoir une VMC efficace contribuent à chasser les poussières imprégnées de polluants atmosphériques.

Les femmes travaillant en atmosphère contaminée par lespesticides (agricultrices, maraîchères en serre ou jardinerie…) ou les solvants comme l’éther de glycol (coiffeuses, métiers de l’entretien…) devraient pouvoir être éloignées de ces facteurs de risque
pendant les périodes qui majorent les risques(grossesse, allaitement).

Sur les jouets et vêtements

De nombreux jouets en plastiques que l’enfant s’empresse de mettre à la bouche
contiennent encore des phtalates. Des peluches peuvent contenir des retardateurs
de flamme (composés bromés). Les jouets en bois brut sont à privilégier.

Les vêtements neufs, les jouets en tissu peuvent contenir des résidus chimiques. Le
lavage à l’eau chaude fait disparaître la plupart de ces substances. Eviter aussi les tissus « performants » ou antitache (Téflon® ).

Préférer des vêtements en fibres naturelles (coton, chanvre, lin, laine) et non traités

Sur les mobiliers et peintures

Les travaux de peinture émettent des solvants dangereux et sont déconseillés pendant les périodes à risque. De nombreux produits chimiques (colles, vernis, etc.) étant présents dans les meubles en bois aggloméré, il est préférable d’opter pour le bois brut dans la chambre de bébé.