Pollution de l’air : 92% de la population mondiale vivrait dans un air trop pollué


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CC0 Public Domain/Pixabay
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Il ne fait pas bon vivre dans nos villes, ça chacun le sait. Mais pas que…. Selon les chiffres de l’OMS, c’est en fait 92% de la population mondiale qui vivrait aujourd’hui dans un air trop pollué, les niveaux de qualité de l’air ne respectant pas les limites qu’elle a fixé. Et malheureusement, bien peu d’endroits sont épargnés sur terre. Ont notamment été pris en compte des polluants comme le sulfate, les nitrates et le carbone noir, qui pénètrent profondément dans les poumons et dans le système cardiovasculaire, ce qui représente un risque grave pour la santé humaine.

Et si ce chiffre inquiète l’OMS c’est aussi parce que près de 3 millions de décès par an sont liés à l’exposition à la pollution de l’air extérieur. A noter que la pollution de l’air intérieur peut s’avérer tout aussi mortelle.

On compte parmi les principales sources de pollution de l’air, les modes de transport inefficaces, les combustibles ménagers, la combustion des déchets, les centrales électriques alimentées au charbon et les activités industrielles. Toutefois, l’activité humaine ne constitue pas la seule source de pollution de l’air. Par exemple, les tempêtes de sable, en particulier dans les régions situées à proximité d’un désert, peuvent avoir une influence sur la qualité de l’air.

Pour une meilleure prise de conscience,  l’OMS lancera cet automne une campagne de communication mondiale, BreatheLife, dont l’objectif sera de sensibiliser le public au problème de la pollution de l’air en tant que risque majeur pour la santé et le climat. Cette campagne sera dirigée par l’OMS, en partenariat avec la Coalition pour le climat et l’air pur pour réduire les polluants atmosphériques de courte durée de vie hébergée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).


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Elle mettra en évidence les mesures politiques pratiques que les villes peuvent mettre en œuvre (par exemple de meilleurs logements, transport, systèmes énergétiques et de gestion des déchets) et les mesures que les gens peuvent prendre en tant que communauté ou individu (par exemple: mettre un terme à la combustion des déchets, promouvoir les espaces verts, la marche/le vélo) pour améliorer la qualité de l’air.

Des nanoparticules de pollution retrouvées dans le cerveau humain

CC0 Public Domain/Pixabay
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Et si certaines maladies neurodégénératives – on pense en premier lieu à la maladie d’Alzheimer – étaient liées à la pollution atmosphérique de nos villes ? Des chercheurs de l’université de Lancaster (Royaume-Uni) indiquent avoir retrouvé des particules de magnétite dans le cerveau de 37 personnes âgées de 3 à 92 ans vivant au Mexique comme en Angleterre.

Pour les scientifiques, ces particules fines proviennent très vraisemblablement de la pollution de l’air – combustion des moteurs diesel et essence, émissions industrielles…etc » précise Santé Magazine – et auraient la faculté de pénétrer facilement dans le cerveau en raison de leur petite taille. Comment ? Simplement via la respiration nasale.

« On savait déjà que des nanoparticules de fer étaient présentes dans le cerveau, mais on pensait qu’elles provenaient du fer qu’on trouve naturellement dans le corps, issu de la nourriture » a indiqué Barbara Maher, principale auteure de cette étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Puis de préciser que les nanoparticules retrouvées dans l’étude étaient plus nombreuses mais aussi plus lisses et arrondies que celles présentes naturellement dans le cerveau. « Ce sont celles qui se créent avec les hautes températures d’un moteur de voiture ou des systèmes de freinage » a t-elle rajouté.

Faut-il en conclure pour autant que la pollution atmosphérique est directement responsable de l’apparition de certaines maladies neurodégénératives ? Trop tôt pour le dire même si les chercheurs qualifient leur découverte d’importante « les nanoparticules de magnétite pouvant réagir à des champs magnétiques externes et étant toxiques pour le cerveau ».

Comme le rappelle le site Pourquoi Docteur, deux études précédentes avaient déjà établi un lien entre « la présence de magnétite dans le cerveau et l’apparition de la maladie d’Alzheimer.

Pollution au diesel : les nanoparticules peuvent atteindre le placenta et le foetus

Lors des pics de pollution on recommande déjà aux femmes enceintes – mais aussi aux nourrissons et jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes asthmatiques, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires etc… de limiter les déplacements comme les activités physiques et sportives intenses.

Début août une nouvelle étude a confirmé que les femmes enceintes doivent être plus vigilantes encore que les autres ! Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que les nanoparticules émises par les gaz d’échappement des véhicules diesel peuvent aussi atteindre le placenta et donc le sang des foetus.

Bref, et pour faire court, lors de pics de pollution aux particules fines, les femmes enceintes et leur(s) bébé(s) à naître sont en première ligne. C’est d’autant plus inquiétant alors que ces pics de pollution sont plus en plus fréquents et de plus en plus intenses.

Mais le message n’a rien de bien nouveau. Des données épidémiologiques récentes ont effet déjà révélé que les femmes enceintes exposées avaient plus de risques d’avoir des bébés de faibles poids, entraînant aussi des risques de développer certaines pathologies comme le syndrome métabolique.

A l’heure actuelle, les pics de pollution aux particules fines sont de plus en plus fréquents et intenses, en raison du nombre élevé de véhicules diesel dans le parc automobile européen. Ces particules fines (diamètre>100 nanomètres) sont soumises à réglementation (seuils d’information et d’alerte) mais il n’existe pas encore de réglementation pour les nanoparticules (diamètre

Les premiers résultats d’un projet de recherche* coordonné par l’Inra montrent chez l’animal que l’exposition maternelle chronique aux gaz d’échappement de moteur diesel muni de filtre à particules (comme pour les voitures vendues en Europe) pendant la gestation entraine des effets délétères sur la croissance et le métabolisme des fœtus en première et deuxième génération. Les scientifiques établissent aussi pour la première fois que des nanoparticules de diesel inhalées sont capables de traverser la barrière placentaire et d’atteindre le sang fœtal.

Afin d’étudier les effets de la pollution, en particulier des particules ultrafines et les gaz nocifs (comme le monoxyde de carbone et les oxydes d’azote) présents dans les gaz d’échappement de moteur diesel dus au trafic routier dans les grandes villes, sur le développement du fœtus et du placenta en première et deuxième génération, les chercheurs ont suivi des lapines gestantes ayant inhalé des gaz d’échappement de moteur diesel filtrés (contenant seulement les particules ultrafines ou nanoparticules, comme pour les moteurs de voitures diesel) à des niveaux proches de l’exposition journalière de la population lors d’un pic de pollution aux particules fines dans les grandes villes européennes. Le lapin a été choisi car son placenta est plus proche du placenta humain que celui des modèles de souris habituellement utilisés.

A la moitié de la gestation, des signes de retard de croissance fœtal ont été observés. A terme, la longueur de la tête des fœtus était diminuée, associée à une réduction de leur tour de taille, en accord avec les observations faites chez l’Homme. Les échographies démontraient une forte diminution de l’apport sanguin au placenta, réduisant l’apport de nutriments au fœtus.

Cette étude a associé l’Inra, l’Inserm, la Fondation PremUp, l’Université Grenoble Alpes, l’Université Paris Sud et l’Institute of Risk Assessment Sciences (Université d’Utrecht).