Il n’y aura pas de taxe sur la « malbouffe »


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CC0 Public Domain /Pixabay
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Il y a quelques jours à peine, la Direction générale du Trésor Public a suggéré la création d’une nouvelle taxe sur la malbouffe afin de faire face à la progression du surpoids et de l’obésité mais aussi parce que les personnes en surpoids coûteraient trop cher aux finances publiques alors même qu’elles représentent un peu moins de la moitié de la population. Un suggestion qui a été particulièrement mal perçue, y compris au sein même du gouvernement.

Ainsi Michel Sapin, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances, a déclaré au micro de Radio Classique qu’il n’était pas question d’une telle taxe alors que le gouvernement de Manuel Valls fait tout pour baisser les impôts et supprimer les taxes. Et de rappeler que la  direction du Trésor était pour faire des propositions et alimenter la réflexion alors que les politiques ont pour mission de prendre les décisions….

A propos de cette proposition…

Dans une étude publiée sur son internet (document en PDF à consulter en cliquant ICI) la direction générale du Trésor a donc suggéré cette nouvelle taxe tout en précisant que le coût social de la surcharge pondérale avoisinait 20 milliards d’euros en 2012 (1% du PIB) soit un montant comparable à celui de l’alcool et du tabac.

Et de préciser toutefois que le coût par individu concerné était largement inférieur à celui d’un alcoolique ou d’un fumeur puisque bien plus d’individus sont concernés par la surcharge pondérale.


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Pas question pour autant de stigmatiser les personnes concernées, les causes de l’obésité étant multiples et variées (qualité des aliments consommés, déterminants génétiques etc.).

Soulignant que les mesures déjà prises peuvent encore sembler insuffisantes face aux risques sanitaires encourus – surpoids et obésité ne cessent de progresser en France comme ailleurs – les auteurs de l’étude proposent d’agir sur la fiscalité comportementale dans le but d’améliorer les politiques de lutte contre l’obésité en France.

Mais la Direction du Trésor évoque également d’autres pistes comme la mise en place de campagnes de prévention plus ciblées ; la limitation voire l’interdiction des publicités destinées aux enfants vantant des produits dont l’excès de consommation peut nuire à la santé ou bien encore le renforcement de l’étiquetage nutritionnel.

L’Obésité et le surpoids = espérance de vie réduite (jusqu’à 10 ans)

Et puisqu’on évoque le sujet, revenons sur cette étude publiée durant l’été et selon laquelle obésité et surpoids auraient une réelle une réelle influence sur notre espérance de vie ! C’est particulièrement vrai pour l’obésité qui peut réduire jusqu’à 10 l’espérance de vie des personnes concernées.

Cette nouvelle étude – elle avait pour objectif de mesurer le risque de mourir de façon prématurée avant l’âge de 70 ans – est le fruit du travail des chercheurs de l’Université de Cambridge. Et ses conclusions sont sans appel : le surpoids et l’obésité sont bel et bien synonymes d’une espérance de vie réduite. Pour les auteurs, il ne fait absolument aucun doute qu’ils sont associés à un risque accru de décès prématuré.

L’un des principaux auteurs de l’étude, le professeur Emanuele Di Angelantonio, a d’ailleurs expliqué à l’AFP que plus on est en surpoids plus le risque de mourir prématurément est important.

Et de préciser que les gens en surpoids perdent un an d’espérance de vie, les gens modérément obèses 3 ans et enfin les personnes en obésité sévère 10 ans.

« Les résultats de l’étude contredisent des travaux récents selon lesquels il y aurait un avantage sur le plan de la survie à être en surpoids » a d’ailleurs déclaré un représentant l’École de Santé publique de Harvard qui a participé à l’étude.

Autre conclusion : l’incidence du surpoids sur l’espérance de vie est trois fois plus importante chez les hommes que chez les femmes.