Cancer du sein : les facteurs environnementaux trop peu pris en compte


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Le cancer du sein est un tumeur maligne de la glande mammaire qui touche environ 10% de la population féminine. Chaque année dans le monde ce sont 1,4 million de femmes qui ainsi sont diagnostiquées avec cette maladie et 460.000 qui en décèdent. En France, il représente près d’un cancer sur trois et plus de 11.000 femmes en décèdent, soit environ une femme toutes les heures.

Et alors que les autorités sanitaires mettent souvent en cause la consommation de tabac, d’alcool, le travail de nuit, la sédentarité mais aussi la surcharge pondérale, elles n’abordent jamais les facteurs environnementaux. Et pourtant ils seraient en partie responsables de cette « épidémie » clame aujourd’hui le célèbre toxicologue André Cicolella dans son livre « Cancer du sein : En finir avec l’épidémie » à paraître le 3 octobre prochain aux éditions « Les Petits Matins »

Le mot de l’éditeur : Pourquoi le nombre de cancers du sein dans le monde a-t-il doublé entre 1990 et 2013 ? Pourquoi la Belgique connaît-elle 22 fois plus de cas que le Bhoutan ? Pourquoi note-t-on des écarts importants entre pays de même niveau de développement, voire entre régions françaises ? Pourquoi les jeunes femmes sont-elles de plus en touchées ?

Des facteurs tels que le vieillissement de la population ou les progrès du dépistage n’expliquent que très partiellement l’épidémie qui touche toute la planète. Si les cancers du sein se multiplient, c’est que les facteurs de risque présents dans notre environnement quotidien se sont multipliés.

S’appuyant sur les enquêtes scientifiques les plus récentes, André Cicolella passe au crible tous ces facteurs environnementaux, du DDT des années 1950 au bisphénol A aujourd’hui en passant par l’alimentation, la sédentarité ou les conditions de travail.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de faire reculer l’épidémie, à condition de bien identifier ses causes et de mener les politiques publiques adéquates.

Interrogé par L’Obs, André Cicolella déplore que les autorités des pays développés sous-estiment totalement les facteurs environnementaux, des facteurs négligés au moment même où une vraie recrudescence a été observée partout dans le monde.

Et de s’étonner que l’Institut national du cancer (Inca) ne disent rien sur les substances chimiques qui se trouvent dans notre environnement : phtalates, bisphénol, parabènes, PCB, composés perfluoré… et qui sont pourtant massivement employées par les industries puisqu’on les retrouve dans les plastiques, les pesticides agricoles, les lessives, les cosmétiques, les additifs alimentaires, le matériel électronique »…etc


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Selon lui plusieurs études ont montré qu’il existait « un lien de corrélation incontestable entre ce cancer et certaines des substances utilisées.

Cancer du sein : la peur des effets secondaires les multiplie

Le saviez-vous ? Plus les patientes touchées par le cancer du sein ont peur des effets secondaires liés au traitement, plus elles en subiraient les conséquences. Les effets secondaires liés au traitement font partie des peurs les plus souvent citées par les patientes.

En effet, et selon les résultats d’une récente étude allemande, les femmes qui ont le plus d’appréhensions sont aussi celles qui sont les plus touchées par les effets secondaires. A contrario, celles qui sont moins inquiètes en souffrent moins.

Avant d’en arriver à cette conclusion des chercheurs de l’université de Marburg ont suivi durant deux années 111 femmes opérées d’un cancer du sein et qui devaient suivre une hormonothérapie.

L’hormonothérapie : certaines tumeurs du sein ont pour caractéristique d’être hormonosensibles, ce qui signifie que les hormones féminines (œstrogènes, progestérone), naturellement produites par l’organisme, stimulent leur croissance. L’hormonothérapie est un traitement qui consiste à empêcher l’action stimulante des hormones féminines sur les cellules cancéreuses. Parmi les effets secondaires les plus courants : douleurs articulaires, gain de poids, bouffées de chaleur… (Source E-Cancer)

Les scientifiques ont bien sûr demandé à ces femmes quelles étaient leurs craintes avant même le début de l’hormonothérapie utilisant du tamoxifène ou des anti-aromatases.

Verdict : les femmes qui avaient le moins peur avaient mieux supporté le traitement que les autres.

Ainsi, et au terme de l’étude, 29% des femmes qui redoutaient des effets secondaires importants avaient la moins bonne qualité de vie et le taux d’adhésion au traitement le plus faible. A contrario les femmes les moins inquiètes ont mieux supporté le traitement et rapporté moins d’effets secondaires.

«Nos résultats montrent que les anticipations constituent un facteur cliniquement pertinent qui influence le résultat à long terme de l’hormonothérapie» a déclaré la Professeur Yvonne Nestoriuc, principale auteure de l’étude.

Et de préconiser un soutien psychologique des patientes en amont d’une hormonothérapie.