Obésité et surpoids : des enfants surexposés à la maladie du foie


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 CC0 Public Domain /Pixabay
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Surpoids et obésité ne concernent malheureusement pas que les adultes. Les enfants aussi sont concernés et il faut bien avouer que certains chiffres font froid dans le dos. Aujourd’hui, et dans le cadre du Paris NASH Symposium qui s’est déroulé à l’Institut Pasteur, des hépatologues ont tenu à tirer la  sonnette d’alarme en nous alertant sur le lien entre obésité infantile et les maladies du foie.

Selon eux cette fâcheuse habitude alimentaire de manger « trop gras et trop sucré » aurait pour conséquence de favoriser une maladie chronique du foie comme la stéato-hépatite non alcoolique (NASH).  Une pathologie qu’il convient de prendre très au sérieux, cette dernière pouvant évoluer vers une cirrhose et même un cancer dans les cas les plus extrêmes.

Et aujourd’hui dans nos pays occidentaux, on estime que de 3 à 11 % des enfants auraient déjà développé une NASH. Un chiffre effrayant vous en conviendrez.

« L’incidence de la stéatose métabolique pédiatrique continue à progresser parallèlement à l’épidémie d’obésité chez les enfants » a déclaré le Professeur Lawrence Serfaty, hépatologue à l’hôpital Saint-Antoine de Paris.

Et même si certains facteurs génétiques entrent en jeu, les experts mettent en garde contre les mauvaises habitudes alimentaires de nos chères têtes blondes : trop de sodas (même ceux censés être allégés en sucre) et trop de graisses saturées ! Il faut donc surveiller l’alimentation de vos enfants et veiller à ce qu’ils pratiquent une activité physique régulière.


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Le saviez-vous ?

Alors que certains pensent à tort que nous ne sommes que très peu concernés, une récente étude européenne nous a alerté sur la situation de notre « vieux » continent : un enfant européen sur trois âgé de 6 à 9 ans serait en effet concerné par des problèmes de surpoids et/ou d’obésité. Elle a été menée par l’Unité européenne de gastro-entérologie (UEG).

Ainsi 35% des garçons et 24% des filles auraient un poids supérieur à ce que l’on considère comme la limite acceptable pour la santé. Et si la l’Italie et l’Espagne sont les deux pays les plus concernés, la France n’est pas épargnée pour autant même si elle s’en sort un tout petit mieux que ses voisins : 1 enfant sur 5 serait aujourd’hui en situation de surpoids et 450.000 en obésité.

Et les auteurs de l’étude de déplorer le manque de structures capables de prendre en charge les enfants concernés mais aussi le manque d’experts pédiatriques. Trop peu nombreux, ils ne parviendraient pas à répondre aux besoins et aux attentes des enfants mais aussi de leurs familles d’autant que les problèmes liés au surpoids et à l’obésité nécessitent une prise en charge spécifique.

Cette étude a également permis de révéler que 20 à 30% de ces enfants souffriraient de maladies inflammatoires de l’intestin, des maladies qui ne sont parfois diagnostiquées qu’au bout de quelques années.

Et comme si cela ne suffisait pas, les auteurs de l’étude ont insisté sur les risques de dépression et d’anxiété chez les enfants concernés. 41 millions d’enfants de moins de cinq ans seraient actuellement concernés dans le monde….

Des œufs au petit déjeuner, c’est idéal pour les enfants ?

L’occasion de revenir sur une étude publiée en début d’année et selon laquelle des œufs au petit déjeuner serait un bon moyen de lutter contre les problèmes de surpoids et d’obésité chez les enfants.

On ne vous apprendra rien en vous disant, encore une fois, que le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée. C’est pourquoi il ne faut surtout pas le négliger. Dans certaines familles il est d’ailleurs un repas à part entière. Oui mais dans d’autres il est malheureusement expédié et même sauté.

Alors que de nombreuses études ont prouvé, si besoin en était, toute l’importance de ce repas, des chercheurs américains se sont penchés sur le petit déjeuner de nos enfants afin de déterminer quel était le menu idéal pour eux.

Pour cette étude ils ont fait appel à 40 enfants âgés de 8 à 10 ans puis les ont répartis en 3 groupes. Un petit déjeuner différent était bien sûr proposé à chacun des groupes mais toujours de 350 calories : le premier était à base de céréales, le second d’œufs, et enfin le troisième de flocons d’avoine.

Les enfants avaient pour « mission » de finir entièrement leur repas ! Ils ont ensuite passé leur matinée à jouer et/ou à faire du sport avant le déjeuner. Et cette fois pas question de leur imposer quoique ce soit : ils pouvaient manger de tout et autant qu’ils le souhaitaient.

Verdict : ceux qui avaient été soumis au repas le plus protéiné, et donc au petit déjeuner à base d’œufs, ont mangé en moindre grande quantité au déjeuner, réduisant en moyenne leur consommation de 70 calories.

Pour les auteurs de l’étude, un petit déjeuner à base œufs serait donc idéal pour réduire l’apport journalier en calories et donc lutter contre les problèmes de surpoids et d’obésité chez les enfants.

La publicité à la télé ferait grossir les enfants!

Autre étude relative au surpoids des enfants. Elle est parue en janvier dernier et accuse ouvertement la télévision. Ces dernières années plusieurs d’entre-elles ont déjà démontré que trop de télévision était néfaste pour les enfants, les abus ayant pour conséquence de favoriser la sédentarité, le grignotage, l’abus de boissons gazeuses et donc le surpoids.

Cette nouvelle étude a révélé que l’exposition des enfants aux publicités alimentaires télévisées aurait tendance à les pousser à manger davantage d’aliments gras, salés et sucrés… bref de les conduire au surpoids et même dans certains à l’obésité.

Avant d’en arriver à cette conclusion, qui est tout sauf surprenante, des scientifiques de l’université de Yale ont analysé puis comparé les résultats de 45 études et de 69 statistiques publiées sur le sujet. Elles concernaient un total de 3 292 participants de tous âges et de toute corpulence.

Verdict sans appel : l’exposition aux sollicitations alimentaires favorise la prise de poids chez un grand nombre d’individus, de tout âge et de toute corpulence, les enfants étant bien sûr en première ligne.

Rien de très surprenant toutefois puisqu’au printemps dernier l’INPES dressait un bilan sur l’influence de la publicité sur les préférences alimentaires des enfants. Il avait permis d’établir l’existence d’un lien direct entre le marketing pour des produits alimentaires « peu sains » et les comportements alimentaires des enfants, une cible bien trop vulnérable mais aussi une manne pour les industriels de l’agro-alimentaire.

D’autres études ont démontré par le passé que trop de télévision pouvaient aussi favoriser les crises d’asthme chez les enfants; nuire au développement du langage, favoriser l’hypertension…