Dépistage de l’hépatite B : des tests rapides recommandés par la HAS


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L’hépatite B est une infection potentiellement mortelle  et/ou qui peut être à l’origine de maladies aiguës ou chroniques. En France 280.000 personnes en seraient atteintes dont la moitié l’ignorerait. Dans le monde 686 000 personnes décèdent chaque année année des suites d’une infection par l’hépatite B

Face à ces chiffres inquiétants, la Haute Autorité de Santé (HAS) s’est prononcée en faveur d’un test de dépistage rapide afin d’améliorer et de simplifier et d’améliorer le dépistage de l’hépatite B et améliorer ainsi la stratégie actuelle.

C’est après avoir évalué la performance des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) de l’hépatite B qu’elle en est arrivée à la conclusion que ces tests rapides, en permettant de toucher les populations à risque éloignées du système de soins, constituent un outil complémentaire au dépistage biologique classique qui reste la méthode de référence. La HAS estime par ailleurs que ces tests devraient faire partie d’un dépistage combiné avec les TROD du VIH et de l’hépatite C.

DarkoStojanovic/CC0 Public Domain/Pixabay
DarkoStojanovic/CC0 Public Domain/Pixabay

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Le dépistage de l’hépatite B (VHB) cible les personnes particulièrement à risque d’être infectées : personnes originaires de zones touchées par le virus, personnes ayant des comportements sexuels à risque, usagers de drogues, détenus, entourage des personnes infectées par le virus. Ce dépistage repose sur un test sanguin réalisé en laboratoire (test Elisa) à partir d’une prise de sang et qui recherche trois marqueurs de l’infection. L’objectif est double : d’une part, repérer les personnes porteuses du virus afin de les prendre en charge rapidement et d’autre part, proposer une vaccination à celles qui n’ont jamais été infectées mais qui sont exposées au risque.


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Ce dispositif est toutefois insuffisant : 55% des personnes atteintes d’hépatite B en France ignoreraient qu’elles sont infectées. C’est pourquoi, à la demande du ministère des Affaires sociales et de la Santé et dans la continuité du Plan national de lutte contre les hépatites B et C, la HAS a évalué la place que pourraient occuper les TROD dans la stratégie de dépistage de l’hépatite B.
Un test d’utilisation simple qui permet d’atteindre des populations particulièrement exposées, insuffisamment dépistées ou éloignées des structures de soins

La réalisation d’un TROD ne requiert qu’une goutte de sang prélevée par microponction au bout du doigt, ce qui rend sa réalisation plus facile et plus acceptable qu’un prélèvement veineux pour les personnes à dépister. Les TROD présentent en outre l’avantage de pouvoir être utilisés dans un cadre non médicalisé, par le biais de structures associatives et médico-sociales, qui agissent au plus près des personnes à risque et qui sont les plus à mêmes d’atteindre les populations éloignées des structures de soins.
Le TROD VHB : un outil complémentaire au test sanguin classique

Comme la majorité des TROD VHB développés à ce jour, le seul TROD actuellement commercialisé en France ne détecte que l’un des trois marqueurs de la maladie (l’antigène HBs). Ce TROD permet ainsi d’identifier les personnes infectées par le virus, mais pas celles qui n’ont jamais été contaminées par le VHB et qui pourraient bénéficier d’une vaccination. Si les performances de ce test sont jugées suffisantes par la HAS, le TROD ne peut se substituer au test réalisé en laboratoire, qui reste le test de référence dans le dépistage de l’hépatite B.

C’est pourquoi la HAS le recommande comme un outil de dépistage complémentaire, utilisable pour toucher des populations à risque insuffisamment dépistées :

– en cas de résultat positif, le résultat devra toujours être confirmé par un test sanguin classique (si le résultat est confirmé, une prise en charge spécialisée devra être proposée et la vaccination envisagée pour l’entourage familial) ;

– en cas de résultat négatif, une confirmation par test sanguin classique devra être encouragée afin de savoir si la personne peut bénéficier d’une vaccination.

Comme chaque réalisation d’un test de dépistage rapide, la réalisation d’un TROD hépatite B constitue une opportunité de contact avec le système de santé pour des populations éloignées du système de soins, occasion à saisir pour diffuser des messages généraux de prévention et de réduction des risques.
Développer une stratégie de dépistage combinée du VIH/hépatites B et C, ciblant les populations à risque, en s’appuyant sur les TROD

La HAS a d’ores et déjà reconnu la place des TROD VIH et des TROD VHC dans la stratégie de dépistage de ces infections respectivement en 2008 et en 2014. Elle préconise aujourd’hui d’aller vers un dépistage combiné du VIH et des hépatites B et C en s’appuyant sur les TROD existants pour ces trois virus. En effet, ces populations sont souvent co-infectées par plusieurs de ces virus et ont en commun certains facteurs de risque de contamination (par voie sanguine et sexuelle).

La HAS recommande qu’un plus grand nombre d’associations volontaires puissent participer au dépistage et disposer de formations élargies aux infections sexuellement transmissibles (IST) et à la vaccination.

Sur le même sujet, Hépatite C: des tests rapides de dépistage bientôt disponibles

L’occasion de revenir sur une info publiée en avril dernier et relative à « Toyo » le premier test de dépistage rapide de l’hépatite C.

Ce Test Rapide d’Orientation Diagnostique (TROD), qui permet un résultat en 15 minutes à peine, sera délivré gratuitement dans certaines structures de prévention ou associatives comme par exemple « les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues (CAARUD) ou les CSAPA (centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) » précisait à l’époque le site spécialisé Pourquoi Docteur.

Simple et rapide, une simple piqûre sur le doigt suffit, ce test ne pourra toutefois être utilisé que par un professionnel de santé (médecin, biologiste, sages-femmes, techniciens de laboratoires, infirmiers…) intervenant dans les structures le délivrant.

Pour mieux comprendre son fonctionnement, voici une vidéo de présentation

Il faut savoir que l’infection par le virus de l’hépatite, cause majeure d’hépatite chronique , touche plus de 170 millions de personnes à travers le monde. Souvent détectée trop tardivement (parfois plusieurs années après la transmission), l’infection évolue silencieusement vers la cirrhose ou le cancer du foie. On estime à 500.000 par an le nombre de morts liés à l’hépatite C dans le monde.