Téléphone mobile à l’hôpital : vers des zones autorisées


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CC0 Public Domain / Pixabay
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Lorsque vous vous rendez dans un établissement hospitalier, il est vous demandé de bien vouloir éteindre votre téléphone mobile en raison d’un risque de perturbation électromagnétique de certains dispositifs médicaux. Oui mais dans la pratique c’est de moins en moins souvent le cas.  Cela s’est vérifie aussi bien chez les patients qu’au sein des équipes hospitalières. Et oui c’est ça d’être une société connectée !

Du coup, et face à un tel constat, les ministères chargés de la Santé et de l’Environnement ont demandé à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) d’évaluer les risques potentiels de perturbation électromagnétique des dispositifs médicaux exposés à des radiofréquences.

Et…. l’Agence recommande la mise en place de zones d’usage autorisé, limité ou interdit, au vu de la diversité des situations d’usages des systèmes de communication sans-fil et des risques auxquels ils peuvent conduire.

En ce qui concerne les porteurs de dispositifs médicaux implantables actifs (pacemaker, neurostimulateur…) elle leur recommande de veiller à éloigner les sources d’exposition les plus fortes (téléphones mobiles).


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Dans son avis l’Anses indique même que l’interdiction pure et simple de l’usage des téléphones mobiles et autres objets communicants personnels dans les établissements de santé apparait peu justifiée.

Elle recommande ainsi que les établissements de santé mettent en œuvre des mesures visant à minimiser les risques d’interférences avec les dispositifs médicaux :

  • S’agissant des patients, visiteurs et personnels médicaux utilisant les téléphones mobiles pour des raisons personnelles : les téléphones mobiles devraient être éteints dans les lieux comportant des dispositifs électromédicaux à fonction critique ou servant au maintien de la vie (unités de soins intensifs, blocs opératoires, néonatalogie, services d’urgence, etc.), ainsi qu’à proximité des lits de patients connectés à des dispositifs électromédicaux ;
  • S’agissant des personnels médicaux utilisant leur téléphone mobile pour des raisons professionnelles, les appels téléphoniques ne devraient pas être passés à proximité d’appareils électromédicaux.

Toutefois elle recommande aux professionnels, dans la mesure où l’usage des téléphones DECT engendre une exposition plus faible que les téléphones mobiles,  de privilégier l’usage de ce moyen de communication.

L’intégralité de cet avis accessible sur le site de l’ANSES en cliquant ICI

Cancers et téléphone portable : une étude qui relance le débat

Les études se suivent mais ne se ressemblent pas…. Une nouvelle étude américaine – elle a été menée dans le cadre du programme de recherche National Toxicology Program (NTP) – met aujourd’hui en évidence un lien entre la survenue de certains cancers et l’utilisation du téléphone portable.

Cette étude, menée durant deux ans et demi, a consisté à exposer des rats de laboratoire à des ondes d’intensités différentes, in-utero puis dès leur naissance et jusqu’à la fin de leur vie à raison de 18 heures par jour :  10 minutes d’exposition à des radiofréquences de 900 MHz (celles utilisées par deux normes de téléphonie mobile, GSM et CDMA), puis 10 minutes sans exposition

Verdict : cette étude a mis en évidence une « incidence faible » de gliome cérébral et de schwannome cardiaque mais uniquement chez les rats mâles. Incidence faible certes mais « même une petite augmentation peut avoir de grandes implications en termes de santé publique » ont prévenu les auteurs de l’étude.

A noter, et c’est important de le préciser, que les rats ont été exposés à ces ondes à des niveaux supérieurs à ceux auxquels les humains sont confrontés dans leur quotidien.

Quelques semaines plus tôt…

Et parce que les études sur le sujet sont souvent contradictoires, revenons sur celle publiée au début du mois de mai.

Le téléphone portable est-il ou pas responsable d’une augmentation du nombre de cancers du cerveau ? Alors que certains l’ont déjà clamé haut et fort, une étude australienne le dédouane aujourd’hui de toute responsabilité. Ainsi, et selon des chercheurs de l’université de Sidney, l’usage accru du téléphone portable ne s’est pas accompagné d’une augmentation de cancers cérébraux.

Comment en sont-ils arrivés à cette conclusion ? En comparant l’évolution de l’incidence des cancers cérébraux depuis 1982 et l’essor de la téléphonie mobile depuis 1987. C’est ainsi qu’entre 1982 et 2012, plus de 34.000 tumeurs cérébrales ont été diagnostiquées en Australie. Dans le même temps le pourcentage de personnes équipées d’un mobile a augmenté considérablement. Alors qu’ils n’étaient qu’une poignée en 1987, 90 % des australiens en posséderaient un aujourd’hui.

Verdict selon eux : la fréquence des cancers du cerveau est restée plutôt stable. Une augmentation plus sensible a toutefois observée chez les plus de 70 ans. Mais selon les scientifiques elle serait surtout le fruit d’une amélioration du diagnostic et non de l’usage du téléphone portable. Elle a d’ailleurs débuté dès 1982, époque à laquelle le téléphone portable n’avait pas encore « envahi » notre quotidien.

«Notre étude suit celles déjà publiées aux États-Unis, en Angleterre, dans les pays nordiques et en Nouvelle-Zélande, où aucune confirmation de l’hypothèse “les téléphones portables causent le cancer” n’a pu être trouvée » a expliqué l’une des auteures de l’étude.