Allergènes alimentaires : nous sommes mal informés


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CC0 Public Domain /Pixabay
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Depuis le 1er juillet 2015, et afin de mieux informer les personnes souffrant d’allergie ou d’intolérance alimentaire, la présence d’allergènes doit être clairement signalée sur les produits alimentaires non emballés y compris dans les restaurants. C’était déjà le cas depuis plusieurs années sur les produits emballés et donc industriels.

Oui mais dans la réalité des faits, cette loi serait au final peu respectée. Tel est le message délivré par l’association de consommateurs UFC Que Choisir.

Dans un rapport publié en début de semaine, l’association déplore que cette obligation d’informer soit mal ou très mal appliquée. Il y a pourtant quelques bons élèves… Et il s’agit des fast-food !

Si les Mc Donald’s, Quick et autres KFC jouent le jeu et font un quasi sans-faute, cela se complique au sein des « petits » commerces.  Ainsi  75 % des artisans enquêtés par l’association ne respecteraient cette obligation d’affichage ! Et de déplorer ceux qui se contentent d’une information orale, pas toujours très fiable et ceux qui pensent ne pas être concernés par cette nouvelle réglementation.


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Pas mieux du côté de la « grande » distribution puisque selon l’UFC Que Choisir 25% d’entre-elles n’afficheraient strictement rien.

Par enseigne, ce sont les magasins Monoprix qui seraient les plus respectueux de la réglementation, alors les Géant Casino pointeraient à la dernière place.

En ce qui concerne la lisibilité de l’information, ce sont cette fois les magasins Auchan qui raflent la première place alors que les Monoprix seraient bon derniers avec dans une majorité des cas, une simple information de précaution du type « Produit susceptible de contenir des traces de… ».

Article pouvant vous intéresser : Nutrition : des logos de couleur expérimentés dès septembre

Pour inciter les gens à manger équilibré, des logos de couleur seront expérimentés dans 50 supermarchés répartis un peu partout en France. Objectif du Ministère de la Santé « déterminer avec précision quel système est le plus efficace sur les comportements d’achat, sur la base d’un protocole de recherche établi par un comité scientifique indépendant ».

: CC0 Public Domain/Pixabay
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Les résultats de cette expérimentation sont attendus en décembre 2016 et c’est sur cette base qu’un système d’information nutritionnelle sera recommandé par les pouvoirs publics.Sa mise œuvre sur les emballages par les producteurs d’aliments débutera progressivement au cours du premier semestre 2017.

Quatre systèmes graphiques, proposés par les divers acteurs de la concertation seront testés, deux synthétiques (Nutri-Score et SENS) et deux analytiques (Nutri Repère et Traffic Lights) :

« Nutri-Score »

Un système à 5 couleurs (« Nutri-Score »), répartissant les produits en cinq catégories élaborées sur la base d’un score caractérisant la qualité nutritionnelle du produit à partir des teneurs en nutriments majeurs ; les cinq couleurs apparaissent systématiquement sur l’emballage, avec une « loupe ».

« SENS »

Un système à 4 couleurs, comportant en outre une indication sur la fréquence de consommation (« SENS ») ; Il est construit à partir d’une classification réalisée sur la base de la teneur du produit en nutriments majeurs ; chaque produit comprend l’un des quatre visuels.

« Nutri-Repère »

Un système (« Nutri-Repère »), améliorant un système déjà utilisé les « RNJ » (repères nutritionnels journaliers) ou « GDAs » (Guideline Daily Amounts), visualisant la contribution en pourcentage et valeur absolue d’une portion d’aliment aux apports nutritionnels de référence en énergie, matières grasses, acides gras saturés, sucres et sel.

« Traffic Lights »

Un système mis en œuvre au Royaume-Uni depuis plusieurs années (« Traffic Lights »), fondé sur une échelle à trois couleurs fournissant la contribution en pourcentage et valeur absolue d’une portion d’aliment aux apports nutritionnels de référence en énergie, sucre, sel, matières grasses et acides gras saturés.

Interrogée par le Parisien, Marisol Touraine a expliqué pourquoi elle avait fait le choix de tels logos « Aujourd’hui, un tiers des Français est en surpoids, le nombre de diabétiques augmente et il y a là aussi des inégalités puisqu’un fils d’ouvrier a cinq fois plus de risque d’être obèse qu’un fils de cadre. Mon objectif, c’est que chacun puisse, d’un simple coup d’œil, évaluer ce qu’il achète » a indiqué la ministre tout en insistant sur le fait qu’il ne s’agissait pas pour elle de prescrire ou d’imposer mais bien d’informer les consommateurs.

L’occasion de revenir sur une étude comparative publiée au mois de décembre

Cette étude, qui a reçu l’aval du Haut Conseil de la Santé publique, avait pour objectif de mesurer l’impact de cette signalétique nutritionnelle sur le panier d’achat de plusieurs milliers de consommateurs représentatifs de la population participants à l’étude NutrinetSanté. Séparés en 5 groupes, ils devaient effectuer des achats en ligne avec 269 produits référencés (toutes marques, y compris celles de distributeurs, confondues).

Pour info : le système d’information nutritionnelle coloriel à 5 couleurs 5 ‐ C (vert/jaune/orange/rose fuchsia/rouge) repose sur le calcul d’un score de qualité nutritionnelle (score de la Food Standards Agency ‐ FSA) qui prend en compte plusieurs éléments présents sur l’étiquetage nutritionnel (calories, sucres simples, acides gras saturés, sodium, fibres, protéines et pourcentage de fruits et légumes pour 100g de produit) pour aboutir à un indicateur unique de la qualité nutritionnelle de l’aliment

Sur ces 5 groupes, 4 avaient accès à des aliments étiquetés soit avec logo cinq couleurs; soit avec la coche verte de certains pays scandinaves; soit avec le système type feu rouge retenu par la Grande-Bretagne; soit avec les « traditionnels » repères nutritionnels journaliers déjà utilisés par certains fabricants. Pour les participants du 5eme groupe, les produits présentés ne bénéficiaient toutefois d’aucune information nutritionnelle et donc d’aucun code. Il faut savoir qu’à l’exception notable des repères nutritionnels des industriels, tous les logos permettaient de réduire la teneur en calories du panier d’achat en comparaison avec la situation « sans logo ».

Verdict : Le logo 5 couleurs a été, comparé aux autres systèmes, le plus facile à identifier et surtout le mieux compris. C’est lui qui a eu le plus fort impact sur la qualité nutritionnelle du panier d’achat avec des teneurs bien plus faibles en graisses et en sel.