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Un deuxième avis médical pour 295 euros


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DarkoStojanovic/CC0 Public Domain/Pixabay
DarkoStojanovic/CC0 Public Domain/Pixabay

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Deux avis valent mieux qu’un, c’est bien connu. En matière de santé, nombreux sont d’ailleurs ceux à consulter plusieurs médecins après un premier diagnostic. Aujourd’hui il existe le site deuxiemeavis.fr. Moyennant la coquette somme de 295 euros, ce dernier propose un avis médical en ligne dans un délai pouvant aller de 48 heures à 7 jours.

Un tarif qui peut paraître excessif d’autant qu’il ne vous sera pas remboursé par l’Assurance Maladie. Mais les fondatrices du site s’en défendent :  « Cela correspond aux honoraires du médecin expert, à la sécurisation des données et à l’organisation et maintenance du service » ont-elles ainsi expliqué.

Un site qui, malgré la caution de nombreux médecins, suscite la polémique et même la colère de certains. C’est par exemple le cas de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF).


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Dans un communiqué, elle n’y va de main morte en évoquant un pseudo deuxième avis. C’est ainsi qu’elle écrit notamment « Proposer sur internet un pseudo deuxième avis pour près de 300 euros est scandaleux. Et les mutuelles et autres assureurs complémentaires santé vont se précipiter pour financer le service ».

Puis de soulever plusieurs problèmes :

  • Sans connaître le patient, sans son dossier médical, sans l’antériorité des prescriptions déjà réalisées, comment garantir la qualité de la consultation et de la prescription ?
  • Comment le patient peut-il être sûr de la sécurité et de la confidentialité des données qu’il transmet ?
  • Comment donner des avis médicaux indépendants lorsqu’on dépend d’une société commerciale ?
  • etc…

En conclusion la CSMF se dit scandalisée par la mise en place de tels services, soutenus qui plus est par les plus hautes instances de l’Etat, et déplore que la santé devienne un produit marchand, que le médecin devienne un prestataire de services parmi tant d’autres dans un système de santé consumériste.

Autre réaction celle du Conseil National de l’Ordre des Médecins. Interrogé par le Parisien, l’un de ses représentants explique « Ce site pose le problème plus général de l’ubérisation de la santé qui passe par une plate-forme Internet sans respecter le vertueux parcours de soins défendu par les pouvoirs publics (…) j’ai cru comprendre que cette initiative pourrait être soutenue par des complémentaires santé qui prendraient en charge la consultation. Il y aurait alors deux portes d’accès aux soins, celle qui passe par ces complémentaires et celle des autres patients, ce qui créerait une inégalité ».


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