Cela ne vous aura probablement pas échappé : la journée mondiale de lutte et de prévention contre le VIH s’est déroulée hier mardi 1er décembre 2015. L’occasion pour Marisol Touraine de lancer lune grande campagne de communication en faveur du dépistage et sur laquelle nous reviendrons ultérieurement. Aujourd’hui l’ORS Île-de-France a profité de cette journée pour dresser un état des lieux de l’épidémie en région Île-de-France avec des contributions de Pierre Chauvin (Inserm et Sorbonne Universités UMPC) et de France Lert (chargée de mission pour la Ville de Paris).
L’épidémiologie du VIH en Île-de-France souligne des disparités territoriales majeures qui devraient trouver leurs traductions dans la mobilisation de moyens mais aussi dans la capacité de chaque territoire à trouver des leviers sur lesquels agir pour faire reculer l’épidémie.
•En moyenne 7 Franciliens par jour découvrent leur séropositivité. Ce chiffre ne diminue plus depuis trois ans. Environ 60% ont été contaminés par voie hétérosexuelle et 40% lors de rapports sexuels entre hommes.
•Un tiers des dépistages sont à un stade clinique très tardif et concernent particulièrement les personnes contaminées par voie hétérosexuelle ou les personnes migrantes. Or, l’enjeu du dépistage précoce est majeur pour permettre aux personnes séropositives d’accéder au plus tôt aux traitements.
•Si les populations sont diversement touchées, l’épidémiologie du VIH souligne aussi des disparités territoriales d’une grande ampleur, avec un gradient de 1 à près de 20 selon les communes franciliennes, quand on considère la part de la population prise en charge au titre d’une Affection de longue durée pour VIH.
•Dans les territoires franciliens à faible densité d’offre libérale de soins, il existe un lien positif entre le niveau de recours au dépistage des habitants et l’offre de dépistage gratuit dans leur quartier de résidence.
•Il est nécessaire d’élaborer des stratégies de prévention dite combinée, qui intègrent le traitement comme outil de prévention chez les personnes séropositives (Treatment as prevention, TasP) et chez les personnes séronégatives avec la prophylaxie pré-exposition (PreP), et d’ajuster ces stratégies aux besoins locaux.
Pour faire reculer l’épidémie, l’élaboration de nouvelles stratégies, territoriales et populationnelles, est plus que jamais nécessaire.
Pour plus d’infos, nous vous invitons consulter le Bulletin de santé. n° 22 Suivi de l’infection à VIH sida en Île-de-France