CANCER : questions-réponses pour démêler le vrai du faux

CANCER : questions-réponses pour démêler le vrai du faux. « On ne guérit jamais vraiment du cancer ». « Jetez vos déodorants à la poubelle ». « Mangez plus de graisses et moins de sucre et vous éviterez d’attraper un cancer ! »… On entend dire et on lit beaucoup de choses sur le cancer. Alors comment savoir ce que l’on peut croire ?

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Alors que se déroulait dimanche la Journée mondiale contre le cancer, des médecins de l’Institut de Cancérologie des Hospices Civils de Lyon ont décidé de tordre le cou à plusieurs idées reçues afin de démêler le vrai du faux.

Cancer : vrai ou faux ?

Les tumeurs sont toutes cancéreuses : FAUX. Pour le comprendre, il faut repartir des mécanismes du cancer. Le cancer apparaît lorsqu’une anomalie se produit dans le cycle naturel de multiplication et de réplication des cellules du corps humain

On peut guérir définitivement d’un cancer : VRAI. On estime à 400 000 le nombre de nouveaux cas de de cancers en France en 2017 (214 000 chez les hommes et 186 000 chez les femmes). Le nombre annuel de nouveaux cas de cancer en France, ce que l’on appelle l’incidence, a longtemps augmenté du fait du vieillissement de la population et de l’amélioration des méthodes diagnostiques mais, depuis 2005, il baisse de 1,3% par an chez les hommes et s’est stabilisé à 0,2% par an chez les femmes. Le nombre de décès liés au cancer, estimé à 150 000 en 2017, est lui en constante diminution : -1,5% par an chez les hommes et -1 % chez les femmes entre 1980 et 2012 (taux standardisés

Si ma mère et ma grand-mère ont eu un cancer du sein, j’en aurai forcément un : FAUX. D’une manière générale, seuls 5 à 10% des cancers diagnostiqués résultent d’une prédisposition héréditaire et donc transmissible. Il en est de même pour le cancer du sein : on estime que 90% des cas de cancer du sein ne sont pas liés au patrimoine héréditaire mais surviennent «au hasard », c’est-à-dire sans prédisposition génétique identifiée.

L’utilisation de déodorants ou le port de soutien-gorge peut favoriser le cancer du sein : FAUX. Une étude a montré un lien entre cancer du sein et exposition à des sels d’aluminium chez la souris, dans des conditions expérimentales. Des doutes ont donc été émis. Cependant, malgré plusieurs études épidémiologiques bien menées, aucune étude menée chez l’homme n’a montré de lien entre l’utilisation des déodorants et la survenue de cancer du sein.

Concernant le port de soutien-gorge, il n’a jamais été démontré d’association significative. Une étude de 1991 montrait une augmentation de risque de cancer du sein en cas de port de soutiengorge chez des patientes non ménopausées. Cette augmentation était non significative dans cette étude. Les autres études qui ont suivi n’ont pas montré d’augmentation de risque de cancer du sein.

Certains régimes peuvent guérir le cancer : FAUX. Depuis quelques années, le jeûne et les régimes apparentés font l’objet d’un engouement de la part du grand public du fait d’une large médiatisation de leur pratique et de leurs potentiels effets sur la réduction du risque de développer certains cancers ou sur l’efficacité et la tolérance des traitements associés. L’analyse des données scientifiques montre qu’il n’y a pas de preuve d’un effet protecteur du jeûne et des régimes restrictifs chez l’être humain en prévention primaire, c’est-à-dire à l’égard du développement des cancers ; ou d’un effet bénéfique pendant la maladie

Le tabac est le premier facteur de risque évitable de cancer : VRAI. C’est vrai et c’est même beaucoup plus : le tabac est en réalité le premier facteur de risque évitable de mortalité dans le monde ! Aujourd’hui le tabac est responsable de plus de 5 millions de morts par an dans le monde, soit un décès toutes les 6 secondes. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le nombre de décès annuel attribué au tabac pourrait passer à 8 millions d’ici 2030 si rien n’est fait.

Faire du sport permet de mieux lutter contre le cancer : VRAI.  Il existe une altération des capacités cardio-respiratoires et musculaires chez les patients atteints de cancer. Ce phénomène, qu’on nomme « déconditionnement physique » ou intolérance à l’effort se traduit par une diminution de l’autonomie, de la qualité de vie, de l’estime de soi et une fatigue intense et tenace.

Des études ont prouvé les effets bénéfiques de l’activité physique concernant :

– La prévention, voire la correction d’un déconditionnement physique (l’activité physique diminue d’environ 30 % les risques de cancers du sein et du côlon) ;
– Une réduction de la fatigue liée aux cancers ;
– Une amélioration globale de la qualité de vie (fatigue, anxiété, sommeil, image du corps)

Mais aussi…

-Une amélioration de la tolérance des traitements et de leurs effets ;
– Un allongement de l’espérance de vie et une réduction du risque de récidive (pour le cancer du sein, réduction du taux de récidive de 24% pour une activité physique pratiquée après le diagnostic)

…etc

Il ne s’agit ici que d’un bref résumé de ce rapport que vous pouvez découvrir en intégralité sur le site de l’Institut de Cancérologie des Hospices Civils de Lyon

De nombreux cancers pourraient être évités !

Juste avant l’été l’Institut national du cancer a publié l’édition 2016 de son rapport expert « Les cancers en France » qui constitue, par son interactivité, un véritable service d’accès aux chiffres et faits importants sur les cancers en France.

Épidémiologie, prévention, dépistage, recherche, soins, vie avec un cancer : cette édition 2016 se présente sous la forme d’un panorama entièrement interactif. Elle fournit un service complet d’informations sur les connaissances et les données actualisées relatives aux cancers en France.

L’Institut national du cancer propose pour la première fois un outil entièrement interactif afin d’informer au mieux l’ensemble des utilisateurs, lecteurs et professionnels. Ceci afin d’éclairer chacun sur la situation des cancers, et de faciliter pour les décideurs le suivi de la politique française de lutte contre les cancers. A cet effet, chaque thématique est dotée d’un récapitulatif des principaux faits marquants et d’un résumé des données essentielles.

Et s’il n’est pas question d’entrer dans les trop nombreux détails de ce rapport – découvrez-le en intégralité en cliquant ICI – on en retiendra essentiellement que si la mortalité est en baisse, près de 40% de ces cancers pourraient être évités grâce à une meilleure hygiène de vie.

Alors sachez-le, la consommation d’alcool et de tabac, l’excès de viande rouge et ou de charcuterie ou bien encore le manque d’activité physique font partie de ces facteurs qui augment les risques…

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Ambre:
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