Intoxication à la cocaïne : le nombre de cas multiplié par six depuis 2010


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GoodManPL/Pixabay

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Intoxication à la cocaïne : 6 fois plus qu’en 2010. Il y a des chiffres qui font plus peur que d’autres. Et ceux qui viennent d’être révélés font froid dans le dos. Une étude du réseau national d’addictovigilance de l’ANSM rapporte en effet une augmentation des signalements et de la gravité des intoxications liées à la consommation de cocaïne et de crack.

Ainsi, entre janvier 2010 et juin 2017, 1 486 notifications de cas d’intoxications liées à l’usage de cocaïne ont été rapportées au réseau d’addictovigilance dans le cadre de cette étude. L’évolution est marquée par une forte augmentation du nombre de cas sur cette période avec 68 cas en 2010 et 416 cas en 2016. Cette augmentation est majeure entre 2015 et 2016 et semble se maintenir en 2017.

Dans les intoxications rapportées, la cocaïne poudre (chlorhydrate) est la substance consommée principalement, devant le « crack » ou « free base » (cocaïne base) et dans une moindre mesure l’association des deux. La forme « crack », qui possède un potentiel addictif plus important que la cocaïne poudre et dont le mode de consommation par inhalation expose à un risque de complications plus graves, voit sa part de consommation augmentée par rapport à la cocaïne poudre (33 % en 2017 contre 20 à 25 % entre 2013 et 2016).

Augmentation des signalements de complications, des hospitalisations et des décès : 8 fois plus de cas graves en 2016 qu’en 2010


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Une augmentation des signalements des cas graves est observée avec 47 cas en 2010 et 375 cas en 2016.
Selon l’étude DRAMES1 une augmentation du nombre de décès directement en lien avec l’usage de cocaïne est observée à partir de 2014 (25 cas en 2010 et 44 cas en 2015).

Pour compléter, une analyse de la base nationale du PMSI2 de 2008 à 2014 a montré un doublement du nombre d’hospitalisations en relation avec l’usage de cocaïne (2 560 en 2008 et 5 316 en 2016).
Les complications les plus fréquentes sont des complications psychiatriques (35 %), cardio-vasculaires (30 %) et neurologiques (27 %). Des complications infectieuses (12 %), des complications touchant le système respiratoire (8 %) et ORL (3 %) sont également rapportées.

Face à cette situation alarmante, une plaquette informative résumant les risques d’une intoxication à la cocaïne ainsi que les données du rapport d’addictovigilance sera diffusée par les centres d’addictovigilance auprès de leurs réseaux de professionnels de santé, tels que les centres hospitaliers et les structures spécialisées dans la prise en charge des usagers de drogues.

Bientôt un vaccin contre la dépendance à la cocaïne ?

Du nouveau dans la lutte contre les addictions. Des chercheurs brésiliens sont actuellement en train de développer un vaccin qui serait capable de lutter contre la dépendance à la cocaïne.

Prudence toutefois puisque ce vaccin est actuellement en phase de tests et n’a toujours pas été expérimenté sur des humains. Aucune date n’a d’ailleurs été communiquée pour le moment.

« Nous avons développé une molécule qui stimule le système immunologique pour produire des anticorps contre la cocaïne », a déclaré à l’AFP l’un des principaux responsables du projet, le Professeur Angelo de Fatima (Université fédérale de Minas Gerais ‘UFMG’).

Et de préciser que ces anticorps vont « séquestrer la drogue et l’empêcher d’arriver au cerveau, en réduisant les effets euphorisants ». Principale conséquence : l’absence d’un quelconque intérêt pour le « consommateur ».

Et ce n’est pas un hasard si une équipe brésilienne planche actuellement sur ce vaccin. Dans ce pays, la consommation de cocaïne est 4 fois supérieure à la moyenne mondiale.