Selon l’OMS, le virus Zika n’est désormais plus une « urgence mondiale »


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CC0 Public Domain/Pixabay
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Tenez-vous le pour dit ! Selon l’OMS, le virus Zika n’est désormais plus une « urgence mondiale ».

« Le virus Zika reste un problème hautement important à long terme (…) mais ce n’est plus une urgence de santé publique de portée mondiale » a déclaré vendredi dernier ke Docteur David Heymann, président du Comité d’Urgence de l’OMS sur Zika.

Et alors que certains scientifiques se sont récemment inquiétés que le virus ZIKA puisse être bientôt responsable d’une épidémie globale de microcéphalie, les experts de l’OMS ont « estimé qu’un mécanisme technique solide à long terme était désormais nécessaire pour organiser une réponse globale ». Selon eux le virus  ne représente plus « une urgence de santé publique telle que définie par les Règlements de santé internationaux »

Microcéphalie :  La notion de microcéphalie désigne toutes les formes de croissance anormalement faible de la boîte crânienne et du cerveau. Elle se manifeste par des mesures crâniennes : périmètre et diamètre de la tête, inférieurs à la normale. C’est un trouble grave du neurodéveloppement qui se traduit par une moindre espérance de vie et un déficit cognitif. Ce trouble peut être congénital ou apparaître dans les premières années de la vie. Source Wikipedia

« Nous ne minimisons pas l’importance de ce virus » a précisé le directeur exécutif du Programme d’urgences de santé de l’OMS, lors de cette conférence de presse.


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Le virus ZIKA bientôt responsable d’une épidémie globale de microcéphalie ?

L’occasion de revenir sur cette étude publiée en septembre dernier et selon laquelle le virus ZIKA sera bientôt responsable d’une épidémie globale de microcéphalie. Telles sont les conclusions de chercheurs brésiliens et britanniques qui, dans le cadre d’une nouvelle étude publiée dans la revue « The Lancet Infectious Diseases » ont déclaré : « Nous devons nous préparer à une épidémie de microcéphalies qui s’étendra à tous les pays qui connaissent des transmissions autochtones du virus Zika ainsi qu’aux pays où cette transmission pourrait s’étendre ».

Avant d’en arriver à cette conclusion un brin inquiétante, les scientifiques ont comparé 32 nouveau-nés souffrant de microcéphalie à 62 nouveau-nés qui n’étaient pas touchés Verdict : la moitié des premiers présentaient un test positif pour l’infection par le virus  ZIKA.

C’est pourquoi ils ont proposé que le virus ZIKA soit ajouté à la liste des infections congénitales connues.

Zika et microcéphalie : le premier trimestre de grossesse est le plus critique

En analysant des données de l’épidémie de Zika de 2013-2014 en Polynésie française, des chercheurs de l’Institut Pasteur (Paris) et leurs collaborateurs polynésiens ont confirmé la survenue de cas groupés de microcéphalie et quantifié le risque de microcéphalie associé au virus : s’appuyant sur une modélisation mathématique originale, leur analyse montre que le risque de microcéphalie est de l’ordre de 1% pour un fœtus/nouveau-né dont la mère a été infectée par le virus Zika durant le premier trimestre de sa grossesse. Ces travaux ont été publiés au mois de mars dernier dans la revue The Lancet

Une épidémie causée par le virus Zika touche actuellement un nombre important de pays de la zone Amérique. Cette émergence coïncide avec une explosion du nombre de suspicions de microcéphalie, une malformation neurologique grave caractérisée par des fœtus/nouveau-nés ayant des têtes de petite taille. Pour autant, les données issues de cette épidémie en cours, non consolidées, restent difficilement interprétables, notamment pour quantifier le risque de microcéphalie associé à une infection Zika.

Dans ce contexte, des chercheurs de l’Institut Pasteur – unités Modélisation mathématique des maladies infectieuses, dirigée par le Dr Simon Cauchemez, et Epidémiologie des maladies émergentes, dirigée par le Pr Arnaud Fontanet, en collaboration avec Henri-Pierre Mallet du Bureau de Veille Sanitaire de Polynésie française, Marianne Besnard du centre hospitalier de Polynésie Française, et les hôpitaux Necker et Trousseau (AP-HP), ont choisi de s’appuyer sur les données issues d’une précédente épidémie de Zika en Polynésie française, en identifiant de façon rétrospective tous les cas de microcéphalie survenus sur une période de 23 mois entre septembre 2013 et juillet 2015.

Leurs analyses ont en premier lieu établi que sur les 8 cas de microcéphalie qu’ils ont mis en évidence, 7 (88%) sont apparus durant les 4 mois qui ont suivi l’épidémie de Zika, indiquant une association temporelle forte entre l’épidémie et la survenue de microcéphalie.

Afin de mieux caractériser cette association, les chercheurs ont ensuite développé des modèles mathématiques capables de déterminer la période de grossesse pendant laquelle l’infection par le virus Zika était le plus probablement associée à une augmentation du risque de microcéphalie. Leur modèle a révélé que 1% des fœtus/nouveau-nés dont la mère est infectée au cours de son premier trimestre de grossesse sont atteints de microcéphalie, alors que le risque n’est que de 0,02% en temps normal.

Ce niveau de risque par femme enceinte infectée est plus faible que ce qui a été observé pour d’autres infections virales associées à des complications durant la grossesse. A titre d’exemple, lorsqu’une femme enceinte est infectée par la rubéole durant le premier trimestre de grossesse, le risque de complication grave est évalué entre 38% et 100%. Ces résultats restent néanmoins inquiétants, car contrairement à la rubéole qui affecte moins de 10 femmes enceintes par an en France, la proportion de personnes infectées durant une épidémie de Zika peut dépasser 50%. Ils confirment donc la nécessité de protéger les femmes enceintes contre le virus, et tout particulièrement pendant le premier trimestre de grossesse.

Cette étude vient en complément d’autres études qui ont mis en évidence la présence du virus Zika dans le liquide amniotique ou le cerveau de fœtus à l’occasion d’interruptions médicales de grossesse pour microcéphalie, et d’une étude montrant qu’il est possible d’infecter des cellules souches neurales par le virus Zika. D’autres études sont maintenant nécessaires, notamment des cohortes prospectives de femmes enceintes, pour identifier l’ensemble des malformations congénitales susceptibles d’être induites selon le terme de la grossesse au moment de l’infection par le virus Zika, et pour savoir si la présence de signes cliniques chez la mère lors de l’infection par le virus Zika augmente le risque de microcéphalie.

Symptômes de l’infection à virus zika : Dans une très grande majorité des cas, la maladie provoque peu de symptômes ou même l’absence de symptôme. L’évolution est le plus souvent rapidement favorable avec une guérison spontanée en 2 à 7 jours.

Lorsque des symptômes apparaissent, ils sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées et se manifestent dans les 3 à 12 jours qui suivent la piqûre par le moustique.

Le Zika peut également se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains et/ou des pieds. La fièvre apparaît peu élevée et transitoire.*

Ces travaux ont été co-financés par les institutions citées ci-dessus ainsi que par le LabEx IBEID, EU-PREDEMICS, NIH-MIDAS, et le Fonds AXA pour la Recherche.

Source : Association between Zika virus and microcephaly in French Polynesia, 2013-2015, The Lancet, 15 mars 2016/ Communiqué Institut Pasteur / Ministère de la Santé/ InVS/Organisation Mondiale de la Santé

ZIKA : les hommes exposés au virus invités à une abstinence de 6 mois

© Elsa Suberbielle, CPTP / Inserm
© Elsa Suberbielle, CPTP / Inserm

L’occasion de revenir une recommandation des autorités sanitaires américaines faite dans le courant du mois d’octobre. Elles recommandent aux hommes qui ont été exposés au virus ZIKA de s’abstenir d’avoir des relations sexuelles non protégées pour une durée d’au moins 6 mois. Une décision qui faisait suite à l’annonce faite quelques jours plus tôt par des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, des hospitalo-universitaires de l’université Toulouse III – Paul Sabatier et du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse. Leurs travaux ont en effet permis de révéler la présence du virus ZIKA à l’intérieur même des spermatozoïdes.

Et de rapporter le cas d’un homme de 32 ans de retour de Guyane française avec des symptômes évocateurs d’une infection par le virus Zika : fièvre modérée, éruption cutanée, douleurs musculaires et articulaires. Le virus Zika a été détecté dans le plasma et l’urine du patient 2 jours après le début de ces signes. Des échantillons de sperme (11 échantillons), de sang (10) et d’urine (5) ont été prélevés et analysés sur une durée totale de 141 jours.

Après analyse, il s’avère que le virus Zika a été retrouvé dans tous les échantillons jusqu’au 37ème jour. Au-delà, le virus est détecté uniquement dans le sperme où il persiste jusqu’à plus de 130 jours, alors que le patient se porte bien. Ce résultat a été confirmé chez deux autres patients pour lesquels le virus a persisté de 69 à 115 jours dans le sperme. Pour le moment, les facteurs influençant cette variation de durée d’un individu à l’autre sont inconnus. Dès le diagnostic porté, ces patients se sont d’ailleurs vus conseiller d’avoir des rapports sexuels protégés.

L’équipe de recherche a ensuite analysé le sperme du patient et a examiné par différentes techniques de microscopie les spermatozoïdes qu’il contient.
« Nous avons détecté la présence du virus Zika à l’intérieur d’environ 3.5% des spermatozoïdes de ce patient« explique Guillaume Martin-Blondel, chercheur à l’Inserm au Centre de physiopathologie Toulouse Purpan (Inserm/CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et médecin dans le service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Toulouse.

Les chercheurs expliquent que pour d’autres virus sexuellement transmissibles, tels que le VIH, le virus reste “collé” à la surface du spermatozoïde. Dans le cadre d’une fécondation in vitro, il est donc possible de « laver » les spermatozoïdes dans le cas de patients infectés par le VIH, alors que ceci semble donc exclu pour les spermatozoïdes issus de patients positifs pour le virus Zika. Il reste cependant à déterminer le caractère « actif » du virus Zika présent dans les spermatozoïdes, ainsi que la capacité de ces spermatozoïdes à transmettre l’infection (le virus étant présent aussi en dehors des spermatozoïdes dans le liquide séminal).

En conclusion, l’analyse de ce cas a des répercussions importantes pour la prévention de la transmission sexuelle de ce virus, dont les modalités restent aujourd’hui inconnues. Ces observations soulèvent par ailleurs de nombreuses interrogations sur la nécessité d’inclure la recherche de virus Zika lors du contrôle des dons de spermatozoïdes dans les centres de fertilité.

Communiqué INSERM