Médicaments : que diriez-vous de contribuer à leur évaluation !


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: CC0 Public Domain / Pixabay
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Il y a quelques semaines la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) préconisait le déremboursement de médicaments anti-Alzheimer estimant que leur intérêt médical était « insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale ». Ellle était rapidement désavouée par la Ministre de la Santé, Marisol Touraine.

Aujourd’hui la HAS semble vouloir faire un pas vers les patients et invite les associations de patients à contribuer à l’évaluation des médicaments mais aussi des dispositifs médicaux qui sont pris en charge par l’assurance-maladie. Et la bonne nouvelle c’est qu’elle promet de prendre en compte leurs avis.

Triple objectif : évaluer l’intérêt des traitements, améliorer les remboursements mais aussi  mieux aiguiller le Comité économique des produits de santé sur la fixation de leur prix.

Parce que les patients disposent d’un savoir spécifique sur les maladies qui les touchent et les traitements existants, la HAS souhaite expérimenter leur participation à l’évaluation des produits de santé en vue de leur remboursement. Ainsi, chaque évaluation d’un nouveau médicament ou dispositif médical sera l’occasion pour les associations de patients et d’usagers d’exprimer leur point de vue. Les modalités de participation, notamment les questionnaires-types, sont d’ores et déjà consultables sur le site internet de la HAS.


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La HAS est chargée d’évaluer l’intérêt des médicaments et des dispositifs médicaux en vue de leur remboursement par l’Assurance Maladie et de la fixation de leur prix par le CEPS. Ces évaluations s’appuient notamment sur une analyse de données cliniques ou en vie réelle, sur des données médico-économiques pour certains produits et sur l’expertise scientifique de professionnels et des experts des commissions concernées. Or, les patients disposent d’un savoir spécifique : leur expérience du vécu de la maladie, des traitements existants ou du parcours de soins sont autant d’éléments qui peuvent enrichir l’évaluation des produits de santé. A l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays, la HAS souhaite désormais pouvoir prendre en compte plus systématiquement le point de vue des patients concernés par une maladie pour évaluer les médicaments et dispositifs médicaux.

Cette expérimentation vient compléter les autres modalités déjà déployées par la HAS pour intégrer l’avis des patients dans ses évaluations de technologies de santé que ce soient les sollicitations ponctuelles d’associations en amont de ses travaux ou la présence de patients ou usagers dans ses commissions.

Il y a quelques semaines…

La Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) a préconisé le déremboursement de médicaments anti-Alzheimer estimant que leur intérêt médical était « insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale ». Dans un communiqué la HAS avait indiqué alors qu’elle publierait dans les prochains mois un guide relatif au parcours de soins des patients concernés. Une HAS désavouée quelques jours plus tard par Marisol Touraine. Sur RTL la ministre de la santé avait alors déclaré « Il n’y aura pas de déremboursement dans l’état actuel des choses (…) Je veux mettre en place un protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les associations de patients. Tant que ce protocole de soins ne sera pas élaboré et mis en œuvre, la question du déremboursement ne peut pas et ne doit pas se poser »,

Voici le communiqué de la HAS à ce sujet…

La maladie d’Alzheimer touche près de 850 000 personnes en France. Son évolution est le plus souvent progressive, avec une aggravation des troubles cognitifs entrainant une perte d’autonomie puis une apparition de troubles du comportement. Le maintien à domicile peut devenir impossible et une admission en établissement spécialisé est alors être nécessaire.

La Commission de la Transparence a réévalué cette année les quatre médicaments utilisés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer : Ebixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma) et Reminyl (Janssen Cilag). Il s’agit de médicaments à visée symptomatique qui ne modifient pas l’évolution de la maladie.

Lors de la précédente réévaluation en 2011, la HAS avait conclu à un service médical rendu (SMR) faible tout en préconisant des mesures de bon usage pour réduire le risque de survenue des effets indésirables. Elle réitérait également la nécessité de disposer à l’avenir de données permettant d’apprécier l’impact de ces médicaments en conditions réelles d’utilisation.

Aujourd’hui, avec le recul, compte tenu de la confirmation de la faible efficacité de ces médicaments, de l’existence d’effets indésirables potentiellement graves et sachant que la prise en charge des personnes touchées doit être globale, la Commission de la Transparence conclut à un service médical rendu insuffisant pour justifier leur remboursement.

Une efficacité au mieux modeste, un risque de survenue d’effets indésirables

Les données nouvelles confirment que l’efficacité des médicaments du traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer est, au mieux, modeste. Elle est établie uniquement à court terme, essentiellement sur les troubles cognitifs, dans des études cliniques versus placebo dont la pertinence clinique et la transposabilité en vie réelle ne sont pas assurées. Les patients de ces études sont en effet plus jeunes que ceux qui sont pris en charge en pratique réelle, et contrairement à ceux-ci ne présentent ni comorbidités, ni risques d’interactions médicamenteuses. De surcroit, les effets sur les troubles du comportement, la qualité de vie, le délai d’entrée en institution, la mortalité, la charge de la maladie pour les aidants ne sont toujours pas établis.

Il n’est pas possible de vérifier si les conditions d’utilisation des médicaments, telles que définies par la Commission de la Transparence en 2011 (réévaluation attentive de la prescription à six mois, décision en réunion de concertation pluridisciplinaire au-delà d’un an) ont été mises en œuvre. Or, les données accumulées depuis la commercialisation des médicaments confirment le risque de survenue d’effets indésirables (troubles digestifs, cardiovasculaires ou neuropsychiatriques pour les plus notables) potentiellement graves, pouvant altérer la qualité de vie. En outre, dans une population âgée, souvent polypathologique et polymédiquée, il existe un risque supplémentaire d’effets indésirables graves du fait d’interactions médicamenteuses.

Au regard de l’absence de pertinence clinique de l’efficacité de ces médicaments et des risques de survenue d’effets indésirables, la HAS considère donc que ces médicaments n’ont plus de place dans la stratégie thérapeutique.
Prendre en charge et accompagner les patients en s’appuyant sur une approche non médicamenteuse, globale et pluriprofessionnelle

La prise en charge non médicamenteuse peut avoir lieu en ambulatoire ou en institution. Elle s’accompagne d’un soutien aux aidants familiaux. Elle doit dans tous les cas être mise en place par un personnel formé et s’inscrire dans le cadre d’un parcours de soins coordonné. Elle peut prendre différentes formes :

– une amélioration de la qualité de vie qui doit favoriser un confort physique et psychique et un environnement adapté ;
– une prise en charge orthophonique qui vise à maintenir et à adapter les fonctions de communication du patient ;
– une stimulation cognitive avec des mises en situation ou des simulations de situations vécues (trajet dans le quartier, toilette, téléphone, etc.) dont l’objectif est de ralentir la perte d’autonomie dans les activités de la vie quotidienne ;
– une prise en charge psychologique et psychiatrique du patient et de son entourage ;
une promotion de l’exercice physique (notamment la marche).

La prise en charge globale des patients et de leur entourage promue dans les différents plans Alzheimer se poursuit via le plan maladies neuro-dégénératives 2014-2019 pour améliorer leur autonomie et leur qualité de vie.

Un guide du parcours de soins pour la maladie d’Alzheimer sera élaboré par la HAS afin d’accompagner la prise en charge des patients et de leur entourage.

Communiqué de presse Haute-Autorité de Santé

Médicaments génériques : une grande campagne d’information pour changer le regard des Français

L’occasion de revenir sur le lancement récent de la campagne nationale d’information sur les médicaments génériques. Réalisée en partenariat avec la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), cette campagne d’une durée de trois ans vise à consolider la confiance et les connaissances des Français, patients comme professionnels de santé, sur ces médicaments et constitue l’un des volets du Plan national d’action de promotion des médicaments génériques, lancé par la ministre en 2015.

En 20 ans, les médicaments génériques se sont installés dans la vie quotidienne des Français : aujourd’hui, 8 Français sur 10 les utilisent et 93% en sont satisfaits [1].

Cependant, l’information des professionnels de santé et des patients sur ces médicaments peut encore progresser : seuls 47% des patients, 64% des médecins généralistes et 86% des pharmaciens savent par exemple qu’il existe des médicaments génériques qui soignent le cancer.

La campagne d’information que lance aujourd’hui Marisol Touraine met à la disposition des patients et des professionnels de santé des données claires et précises sur l’efficacité, la qualité et la sécurité de ces médicaments. Son objectif : lever les derniers doutes et idées reçues pour ancrer définitivement l’usage des médicaments génériques dans la vie quotidienne des Français. Cette campagne conforte par ailleurs leur statut de médicament à part entière : un concentré d’expérience et d’expertise, efficace et sûr, économique et citoyen.

Des outils de communication ludiques et pédagogiques ont ainsi été développés autour d’une signature « Devenir générique ça se mérite » :

– un spot TV diffusé sur les chaînes nationales du 27 septembre au 18 octobre

– une campagne digitale, comprenant notamment plusieurs vidéos pédagogiques sur les médicaments génériques (Comment sont-ils contrôlés ? Pourquoi les utiliser ?) diffusée sur les sites du ministère et de ses partenaires, ainsi que sur les réseaux sociaux à partir du 27 septembre

– un espace d’information et d’échanges au service des professionnels de santé et du grand public : du 27 septembre au 25 novembre, les internautes pourront poser toutes leurs questions sur les médicaments génériques à des experts

– 10 annonces illustrées, déclinées autour des cinq thématiques de la campagne (l’antériorité, l’efficacité-sécurité, la qualité, les enjeux économiques et sociétaux, la pratique au quotidien) affichées dans les pharmacies et centres commerciaux, et publiées dans la presse du 2 octobre au 27 novembre

– des spots radio, donnant la parole à des experts et à des professionnels de santé, diffusés pendant trois semaines à partir du 22 octobre

– des outils pour faciliter la pratique des professionnels de santé : 5 mémos pratiques ont été élaborés à partir de tables rondes réunissant des professionnels de santé et patients organisées en région en partenariat avec le Collège de la Médecine Générale (CMG)

Pour plus d’informations : www.medicaments.gouv.fr