IVG médicamenteuse : pour une meilleure prise en charge de la douleur (INTERVIEW)

Pixabay/Public Domain
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Alors que l’IVG bénéficie  d’une prise en charge totale par l’Assurance-Maladie depuis le printemps dernier – en clair elle est remboursée à 100% et ce pour toutes les femmes – la Fondation pour l’Avenir vient de publier une vaste étude sur la douleur dans l’IVG médicamenteuse.  Il en ressort notamment que

– 27% des femmes ayant réalisé une IVG médicamenteuse ont ressenti des douleurs très intenses au 3ème jour de l’IVG;
– 83% des femmes affirment avoir pris des antidouleurs lors des cinq jours du traitement.
– Plus d’1 femme sur 4 a également déclaré avoir été inquiète des saignements provoqués par la prise des médicaments
– 92% des femmes se disent satisfaites de l’accompagnement apporté par l’équipe soignante.

De cette étude il ressort également que les déclarantes ont insisté sur une certaine solitude ressentie lors de cette épreuve voire une culpabilité pour certaines, ainsi qu’un manque d’information sur les effets secondaires liés au traitement comme l’intensité des saignements.

« Il est impossible d’intervenir sur les caractéristiques individuelles des femmes comme l’âge, l’intensité des douleurs de règles ou encore le nombre de grossesses, mais il est possible d’intervenir sur le protocole médicamenteux en améliorant le dosage de mifépristone (…) Il faudrait avoir des protocoles de prise en charge de la douleur beaucoup plus puissants » a déclaré Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles, chercheur épidémiologiste à l’INSERM.

Pour info le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) reste stable en France. En 2015, environ 220 000 IVG ont été pratiquées . Depuis l’autorisation de la technique médicamenteuse en 1990, la part des IVG par voie médicamenteuse n’a cessé d’augmenter pour atteindre 57% des IVG réalisées en 2015

Tout de suite découvrez l’interview du docteur Philippe David (gynécologue-obstétricien, chef de service du centre IVG Clotilde Vautier et de la Maison de la naissance à la clinique Jules-Verne de Nantes), un des principaux contributeurs à une étude sur la douleur dans l’IVG médicamenteuse publiée en 2016

Les sages-femmes autorisées à pratiquer les IVG médicamenteuses

Le saviez-vous ? L’article du projet de loi santé autorisant les sages-femmes à pratiquer des IVG médicamenteuses a été adopté en septembre 2015 au Sénat. Il permet aux sages-femmes de pratiquer des IVG médicamenteuses et aux centres de santé de pratiquer des IVG instrumentales. Pour Marisol Touraine il s’agissait d’apporter «une réponse de proximité parmi d’autres pour les femmes qui souhaitent avorter.

Dans le même temps, et à l’occasion de la journée mondiale pour le droit à l’avortement, la ministre de la santé avait également annoncé la création d’un numéro national d’information sur l’IVG et le lancement d’une campagne de communication sur le droit des femmes à disposer de leur corps.

« Comme 9 Français sur 10, je considère que le droit à l’avortement est un droit fondamental des femmes. Avec ce numéro national et cette campagne de communication, j’ai voulu dire aux femmes qu’elles peuvent décider librement de ce qu’elles font de leur corps. Il est important de le réaffirmer : pas de jugement, pas de pression, pas de désinformation » , avait déclaré Marisol TOURAINE.

A propos du numéro national d’information :

 

 

Anonyme et gratuit, le 0800 08 11 11 permet dès aujourd’hui de répondre à toutes les demandes d’information, de conseil, de soutien et d’orientation en matière d’IVG, mais aussi de sexualité et de contraception. Ce numéro, confié au Mouvement français du planning familial, garantit des informations neutres et objectives sur les droits sexuels et reproductifs des femmes.
Il est ouvert du lundi au samedi (de 9h à 22h le lundi, de 9h à 20h le reste de la semaine.