Maladie de Lyme : le plan d’action national est lancé


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Si vous avez bonne mémoire vous vous souvenez probablement de l’annonce faite début juillet par Marisol Touraine, l’actuelle ministre de la santé. Alors que l’été débutait à peine elle déclarait qu’un plan d’action national contre la maladie de Lyme serait présenté en septembre prochain. Et s’il aura fallu attendre les tous derniers jours de septembre,  c’est désormais chose faite. Objectif de ce plan :renforcer la prévention de la maladie, consolider son diagnostic, améliorer la prise en charge des personnes qui en sont atteintes et associer l’ensemble des parties prenantes dans ce combat.

tiques
Catkin/Pixabay/CC0 Public Domain

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Il a été présenté ce jeudi aux associations de malades avec lesquelles le Ministère a engagé une concertation sur les modalités de mise en œuvre des différentes mesures proposées.

Marisol Touraine a déclaré : « Ce plan vise à éviter le sentiment d’abandon et l’errance thérapeutique auxquels sont confrontés des malades de Lyme. Il permet de mieux comprendre la maladie, de soigner plus efficacement les patients et de mobiliser tous les outils disponibles pour prévenir la maladie. »

A propos du plan national présenté par Marisol Touraine

Le Plan national de lutte contre la maladie de Lyme renforce l’information de la population et des professionnels de santé pour prévenir l’apparition de nouveaux cas :

  • installation par l’Office national des forêts (ONF) et Santé publique France de panneaux d’information pour les promeneurs et les randonneurs à l’entrée des forêts ;
  • mise en place d’une application sur « smartphone » permettant de signaler la présence de tiques, à l’instar du dispositif existant pour les moustiques ;
  • amplification des actions d’information à destination de la population, et de formation des professionnels de santé, sur les maladies transmises par les tiques (affiches, dépliants, etc.).

Le Plan améliore le diagnostic et la prise en charge des malades pour mettre fin à l’errance médicale :


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  • mise à disposition des médecins d’un bilan standardisé décrivant la liste des examens permettant un diagnostic complet chez toute personne présentant des symptômes évocateurs ;
  • mise en place d’un protocole national de diagnostic et de soins (PNDS), élaboré en lien avec les associations, pour assurer une prise en charge standardisée et remboursée des malades sur l’ensemble du territoire ;
  • ouverture en 2017 de centres de prise en charge spécialisés, regroupant toutes les spécialités impliquées : ces centres seront également un lieu de formation des professionnels.

Le Plan mobilise la recherche afin d’améliorer les connaissances sur la maladie de Lyme et les autres maladies transmises par les tiques :

  • encourager la mise en place d’une cohorte, constituée des patients suivis dans les centres de prise en charge spécialisés, pour améliorer les connaissances scientifiques sur la maladie ;
  • développement de recherches autour du diagnostic par l’Institut Pasteur ;
  • conduite de recherches approfondies dans le cadre d’« OH ! TICKS », programme visant à mieux connaître l’ensemble des maladies transmises à l’homme par les tiques, à identifier les symptômes cliniques et à fournir des outils pour une meilleure prise en charge des malades.

La maladie de Lyme et ses conséquences

La maladie de Lyme est une infection due à une bactérie principalement transmise lors d’une piqûre de tique. Si cette infection est souvent sans symptôme, elle peut aussi provoquer une maladie parfois invalidante (douleurs articulaires durables, paralysie partielle des membres…).

Selon les autorités sanitaires françaises, la lésion provoquée par une piqûre de tique – elle est appelé « érythème chronique migrant » – se manifeste d’abord par une éruption rouge, inflammatoire qui peut débuter de trois à trente jours après la piqûre. Elle peut s’associer à de la fièvre, puis disparaître spontanément en quelques semaines.

Si l’érythème chronique migrant passe inaperçu ou n’existe pas, il peut apparaître alors quelques semaines à quelques mois plus tard une phase secondaire de la maladie caractérisée par plusieurs manifestations isolées ou associées : manifestations articulaires, cutanées, cardiaques, neurologiques, générales (à type de fatigue chronique).

Des mois à des années après l’infection peuvent apparaître des manifestations tertiaires, de type articulaire, cutané, neurologique, musculaire, ou cardiaque.

L’évolution est très favorable lorsque la maladie est diagnostiquée et traitée précocement. En l’absence de traitement, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic.

S’il est difficile de les éviter, la meilleure prévention consiste à retirer les tiques le plus rapidement possible après piqûre, en évitant de casser le rostre. La résistance des tiques aux insecticides rend difficile leur destruction. Il n’est pas justifié de traiter systématiquement par antibiotique tout sujet qui vient d’être piqué par une tique. En revanche, il faut surveiller l’apparition d’un érythème chronique migrant et signaler la notion de piqûre de tique à son médecin lors de l’apparition d’une lésion cutanée ou d’une fièvre.