La consommation d’alcool serait à l’origine de sept types de cancers


ANNONCES

Vous ne serez probablement pas surpris des conclusions de cette nouvelle étude sur la consommation d’alcool et les risques de cancer qu’elle engendre. Pas surpris car le message est tout sauf nouveau. Tenez-vous le pour dit l’alcool est bel et bien un facteur de risque du cancer. Si vous avez bonne mémoire vous vous souviendrez peut-être qu’en 2011 déjà une équipe allemande de l’Institut de nutrition humaine de Potsdam-Rehbruecke avait délivré le même message en arrivant à la conclusion que près de 10 % de tous les cancers chez l’homme et 3 % des cancers chez la femme étaient liés directement à la consommation d’alcool.

Aujourd’hui Jennie Connor, chercheuse à l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande), tient à peu près le même discours : la consommation d’alcool, même en faibles quantitrés, serait à l’origine de la survenue de différences cancers, 7 pour être plus précis : oropharynx, larynx, oesophage, foie, côlon, rectum et sein.

alcool

Avant d’en arriver à cette conclusion elle a scruté à la loupe les habitudes de plus d’un million de femmes britanniques et ce sur une période de 7 ans. Verdict sans appel celles ayant consommé 70 et 140 g d’alcool par semaine (ce qui peut paraître très peu) ont un risque supérieur de 13 % de développer un cancer du sein, de 5% supérieur pour les autres types de cancer.


ANNONCES

Et forcément plus vous buvez, plus les risques sont importants : « Plus la consommation est importante, plus les risques sont élevés, mais l’incidence de l’alcool sur les petits consommateurs reste considérable vue sa place dans la société », a expliqué la chercheuse

La « bonne » nouvelle car il y en a une, c’est que cette menace serait réversible à condition de s’arrêter définitivement. Après 20 ans de sevrage, le risque disparaîtrait complétement.

Précisant que l’alcool était responsable de 5,8 % des décès liés au cancer, Jennie Connor s’est ensuite exprimée sur ces fameuses études qui vantent les bienfaits du vin et notamment de l’une de ses molécules, le resvératrol*, notamment sur la santé du cœur… Des études qui n’ont pas réussi à la convaincre après qu’elle ait aussi examiné la connexion entre l’alcool et le bon fonctionnement du cœur…  « Pour l’instant les preuves sont plutôt faibles » a t-elle insisté

*Cette substance présente naturellement dans le vin (mais aussi dans certains fruits comme les raisins rouges, les mûres, les cacahuètes…) est connue pour ses propriétés antioxydantes. Ces dernières années plusieurs études en sont arrivées à la conclusion que le resvératrol pouvait aussi avoir un effet protecteur contre le diabète, le cancer, l’obésité ou bien encore la maladie d’Alzheimer.

Une demi-surprise…

Mais cette nouvelle étude n’est en réalité qu’une demi-surprise. Revenons si vous le voulez bien sur cette étude de 2013 menée par l’Institut Gustave-Roussy.

Elle nous apprenait qu’en 2009 l’alcool aurait été responsable de 49.000 décès en France dont 40% sont survenus avant l’âge de 65 ans. 36.500 ont concerné des hommes, 12.500 des femmes.

Une situation dramatique, les jeunes étant de plus en plus touchés. Ainsi 22% de ces décès « prématurés auraient concerné des jeunes âgés de 15 à 34 ans; 18% dans la tranche 35-64 ans, et 7% des plus de 65 ans.

Interrogée à l’époque par l’AFP, Catherine Hill, co-auteure de l’étude, avait donné de plus amples détails :.

Les cancers (15.000 décès) et les maladies cardio-vasculaires (12.000 décès) auraient été les principales causes de ces décès attribuables à l’alcool

Suivaient les maladies digestives (avec près de 8000 morts), les accidents, les suicides et les troubles mentaux liés à la consommation d’alcool.

De cette étude, un chiffre avait également tout particulièrement l’attention, celui de la consommation quotidienne d’alcool chez les Français : 27 grammes pur par adulte et par jour….

La seule bonne nouvelle de cette étude avait été la baisse de la consommation moyenne enregistrée au cours des 50 dernières années : -50%.

L’alcool augmenterait le risque de cancer du sein

Par le passé plusieurs études en sont arrivées à des conclusions très similaires à celle de Jennie Connor.

En 2011 des scientifiques américains nous apprenaient qu’une consommation de trois à six verres de vin par semaine pouvait avoir de sérieuses conséquences chez les femmes. Ainsi elles auraient 15% de risque en plus de développer un cancer du sein par rapport aux femmes n’en consommant qu’occasionnellement ou n’en consommant jamais. Au delà de deux verres par jour ce risque serait accru de 51%.

Toujours selon cette étude, dont les résultats avaient été publiés à l’époque dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), « consommer de l’alcool de 18 à 40 ans augmenterait le risque de cancer mammaire », un risque qui persisterait au delà de 40 ans même si les femmes ont réduit leur consommation.