1 mort toutes les trois secondes en 2050 à cause de la résistance aux antibiotiques ?


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: CC0 Public Domain / Pixabay
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|Antibiorésistance| Pendant de trop longues années, les antibiotiques ont été un peu trop « automatiques ».  Et après une baisse de leur consommation, la tendance est repartie à la hausse suscitant l’inquiétude des autorités sanitaires.

Aujourd’hui l’économiste anglais Lord Jim O’Neill tire de nouveau la sonnette d’alarme via une étude  sur la résistance des antimicrobiens qui lui a été commandée par le gouvernement britannique. Selon lui, et si notre consommation ne baisse pas, les résistances aux antibiotiques (ou antibiorésistance) pourraient causer la mort de 10 millions de personnes supplémentaires chaque année, soit 1 mort toutes les 3 secondes en 2050.

Une fatalité ? Pas vraiment… Selon lui il est encore temps d’inverser la tendance à condition toutefois de mettre en place rapidement des mesures fortes, pour ne pas dire drastiques…

Via des campagnes de prévention, il suggère aux médecins comme aux vétérinaires de moins en prescrire. Car, et certains ne s’en rendent peut-être pas compte, mais ces antibiotiques se retrouvent,  avoir été administrés aux animaux,  dans la viande et dans les produits laitiers que nous consommons mais aussi dans l’environnement. Quant à la population « générale », elle n’est pas suffisamment informée des risques selon lui.


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Parmi les autres mesures préconisées : la mise en place d’un fond de recherches de 2 milliard de dollars ou une incitation financière afin d’aider la recherche. Un laboratoire capable  de mettre au point un nouvel antibiotique pourrait ainsi se voir récompenser d’une prime de 1 milliard de dollars.

« Il faut arrêter de prendre des antibiotiques comme des bonbons » a lâché Jim O’Neill tout en rappelant qu’à l’heure actuelle « 700 000 personnes meurent à cause de l’antibiorésistance chaque année »

Un message qui n’est pas nouveau

En 2013 une étude américaine publiée par les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) nous mettait déjà en garde contre ces résistances aux antibiotiques responsables de la mort de plusieurs milliers d’américains chaque année.

Rappelant que dans plus de la moitié des cas les antibiotiques n’étaient pas nécessaires,  les chercheurs en avaient appelé à une véritable prise de conscience pour réduire cette consommation bien trop excessive.

En 2014 c’est l’OMS qui lançait une alerte mondiale sur ce sujet. « Sans une action rapide et coordonnée, le monde va faire face à une ère post-antibiotique dans laquelle les infections les plus fréquentes et les blessures les plus légères, qui étaient traitées durant des décennies pourront désormais tuer » avait alors averti le Dr Keiji Fukuda, directeur associé du département de sécurité sanitaire pour l’OMS.

« Les antibiotiques efficaces ont été l’un des socles qui ont permis aux hommes de vivre plus longtemps en bonne santé et de pouvoir bénéficier de nouveaux médicaments. À moins que nous n’adoptions des mesures strictes pour améliorer nos efforts et prévenir ces infections et aussi nos manières de produire, de prescrire et d’utiliser ces antibiotiques, le monde perdra progressivement ces bénéfices de santé publique et les implications seront terribles » avait-il poursuivi.