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Le Sénat veut interdire les cabines de bronzage à UV

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Gerlach/: CC0 Public Domain/Pixabay
Gerlach/: CC0 Public Domain/Pixabay

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Toujours autant décriées, les cabines de bronzage à UV sont aujourd’hui dans le collimateur des sénateurs français. Contre l’avis du gouvernement, ils se sont en effet prononcés pour leur interdiction pure et simple à l’image de pays comme le Brésil et l’Australie qui ont déjà pris de telles mesures.

Rappelant les chiffres désastreux relatifs à l’explosion du nombre de cancers de la peau le sénateur Jean-François Longeot a notamment déclaré à leur sujet « Le rôle nocif de ces cabines, dans l’apparition des cancers de la peau, est scientifiquement établi par le Centre international de recherche sur le cancer ».

En début d’année déjà ce sont l’association 60 millions de Consommateurs et le Syndicat des Dermatologues qui réclamaient une telle mesure aux autorités françaises.


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Pour autant il paraît peu probable que ces cabines finissent par disparaître puisque ce sont les députés qui auront au final le dernier mot. D’autre part, Marisol Touraine, s’est opposée à cette interdiction dans l’état actuel des choses.

Et pourtant même l’Académie de Médecine s’est déjà prononcée pour cette interdiction. Il n’y a pas si longtemps, les sages ont écrit « L’Académie nationale de médecine considère que l’interdiction totale des cabines de bronzage en France, «hors usage médical» dans le cadre de maladies dermatologiques, doit être décidée »

Via un communiqué publié en début d’année l’Académie écrivait notamment…

« L’exposition aux rayons ultraviolets A ne s’accompagne d’une pigmentation de la peau que si elle est importante et de ce fait à l’origine d’altérations cellulaires. Ces mêmes expositions n’apportent aucun des bénéfices revendiqués par les professionnels du bronzage : l’apport de vitamine D active n’est pas lié à l’action des UVA et peut facilement se faire par voie orale ; l’exposition ne s’accompagne ni d’une pigmentation ni d’un épaississement de l’épiderme qui participeraient à une protection efficace de la peau ; enfin, dans le traitement de la dépression saisonnière, les UVA ne sont pas utiles et seule la luminothérapie peut avoir une certaine efficacité.

Par le passé…

L’Académie de Médecine s’est déjà prononcée à plusieurs reprises en faveur d’une interdiction pure et simple de cette pratique… A défaut d’en obtenir l’interdiction elle s’était prononcée par le passé contre toute forme de publicité déplorant au passage l’utilisation de l’image de sportifs par les propriétaires de ces établissements.

« En s’infiltrant dans le monde du sport, comme à une certaine époque le lobby du tabac, les professionnels du bronzage se donnent ainsi à peu de frais une image positive de jeunesse, de performance et d’apparente bonne santé puisque le bronzage permanent permettrait de  »conserver un teint hâlé et (se) faire du bien au moral, surtout à l’approche de l’hiver » » avait écrit l’Académie en 2013.

Principalement visés les nageurs du cercle de Marseille qui venaient de signer un contrat de partenariat avec l’enseigne Point Soleil. Egalement pointés du doigt les joueurs de Manchester United qui, pour combler le manque de soleil, utiliseraient des cabines installées dans leur vestiaire à raison de 3 fois pars semaine.

Parce que cette pratique est unanimement reconnue comme dangereuse pour la santé, parce que les professionnels utilisent l’image du sport pour attirer les plus jeunes, l’Académie s’était donc prononcée contre toute forme de publicité comme c’est déjà le cas le tabac et l’alcool.

Il y a un peu plus de 3 ans déjà, l’Académie réclamait aux pouvoirs publics une modification de la législation permettant de signaler la dangerosité de cette pratique et précisait « Il est largement prouvé que les expositions aux rayons ultra-violets A et ultra-violets B sont responsables de la recrudescence des cancers cutanés dont le nombre double tous les 10 ans ».

De leur côté les dermatologues ont rappelé il y a peu que le nombre des cancers de la peau était considérable chez les utilisateurs réguliers d’UV artificiels. Des effets particulièrement sur les peaux les plus jeunes.

Puis de préciser que les UVA, présentés à tort comme inoffensifs dans certaines publicités provoquent en réalité des dégâts en profondeur dans la peau. Ainsi les UVA sont impliqués dans la survenue du mélanome malin, mais aussi, comme les UVB, dans le vieillissement cutané et dans des dommages au système immunitaire de la peau.

Des positions confortées par plusieurs études

Ces différentes prises de position sont confortées par différentes études qui ont été publiées au cours de ces dernières années. Elles ont toutes permies de confirmer que ces cabines étaient dangereuses pour notre santé.

Par le passé l’Institut de Veille Sanitaire s’est également alarmé du nombre de cas de mélanomes cutanés attribuables au bronzage artificiel estimant à 347 le nombre de cas attribuables à l’utilisation des cabines de bronzage et entre 19 et 76 le nombre de décès annuels.

Une étude menée par des chercheurs français et italiens, et fruit d’une synthèse de 27 études européennes, a permis de révéler que 5.4 % des mélanomes cutanés étaient attribuables à l’usage des cabines de bronzage… Pire que cette pratique serait responsable de près de 800 morts chaque année en Europe.

Selon l’Académie de Médecine le mélanome est l’une des tumeurs dont l’incidence a le plus augmenté au cours de ces 20 dernières années : sa fréquence a été multipliée par 4 chez les hommes et par 3 chez les femmes. A plusieurs reprises elle a d’ailleurs précisé que ces rayons UV étaient initialement considérés à tort comme peu agressifs alors qu’ils sont en réalité aussi agressifs que les rayons UV B et ont une part déterminante dans la carcinogenèse. « Il est largement prouvé que les expositions aux rayons ultra-violets A et ultra-violets B sont responsables de la recrudescence des cancers cutanés dont le nombre double tous les 10 ans » a t-elle averti plusieurs fois.


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